A la différence de la session du conseil régional de Souss Massa et certainement d’autres, à travers le royaume, celle de la région de Drâa Tafilalet s’est ponctuée, à l’accoutumée, en queue de poisson.
Ce n’est plus, en effet, un fait étonnant pour une instance du sud-est marocain dont la bonne gouvernance n’a jamais été de mise, depuis l’entame du mandat actuel. A plusieurs reprises, on n’a pas eu de cesse de mettre à nu les griefs aussi multiples que saugrenus de la présidence voguant à contre-courant, faisant fi aux attentes d’une région amoindrie par la déficience de la gestion, mais fort dotée de potentiel naturel à mettre en valeur. Lundi dernier encore, l’ambiance était tendue et rocambolesque dans une aire d’échange beaucoup plus semblable à une arène de chamailles qu’un havre de débat serein et fécond.
Décidément, rien ne va au sein d’une structure constitutionnelle éclaboussée de fond en comble, par une locomotive déraillante et dont la voie ferrée menant à bon port, était constamment déviée de son parcours, tracé par les lois en vigueur de la régionalisation avancée.Toutefois, si le traçage systématique de ces règles qui régissent la nouvelle formule de la vie régionale, est clair et sans bavure, le dispositif de contrôle accompagnateur à sa bonne marche ne saurait fléchir en cas de déraillement.
C’est exactement ce qui se passe au grand jour, à propos d’une région embourbée jusqu’aux orteils dans une mare de grabuges procéduriers à faire agenouiller un dromadaire. Nombre de collectifs d’inspection des organismes étatiques, se sont rendus dans les lieux pour mettre le doigt de visu sur les hics dont regorge le dossier puant du conseil régional de Drâa Tafilalet.
On ne se hasarderait guère de revenir sur ces innombrables défaillances, de crainte de verser dans la redondance, puisqu’on en a déjà lassé les lecteurs maintes fois, sur ces mêmes colonnes. Aujourd’hui, d’aucuns s’interrogent sur la suite de ces inspectorats, mieux encore sur l’utilité, l’efficience, voire la crédibilité de ces investigations !
A voir l’état de la session de lundi dernier à Errachidia, on se serait plutôt cru dans une lamentable récré de mômes déchaînés, dans la cour d’une école où le brouhaha strident s’élève à tue-tête. Une caricature déplorable qui suscite honte et dérision, alors que les populations sont à la merci des affres de la vie quotidienne.
On regrettera le fait qu’en dépit de ces fantaisies qui ne cessent de sévir et des cris d’indignation qui n’arrêtent non plus de rouspéter, rien ne change. Pis encore, la présidence qui se croit bien au-dessus de la loi en empiétant sur les attributions de la tutelle et en transgressant les règles de sa mission, vient de perdre la majorité malgré les essais vains d’en recoudre les lambeaux fissurés.
L’avenir de la région en serait encore plus controversé avec ces dissonances de plus en plus accrues, alors qu’il reste plus de deux années d’accrocs tumultueux à faire subir aux citoyens de la région si on ne met pas un terme à ces bouffonneries, à travers une décision ferme et audacieuses dans les jours qui viennent. Cela y va des intérêts suprêmes de toute une région endolorie par une gestion défectueuse!