Rentrée scolaire: certains manuels absents des rayons des librairies

C’est ce jeudi 5 septembre, que les élèves reprennent le chemin de l’école dans le public et le privé. Mais à JJ-1 de la rentrée scolaire, la question des manuels et fournitures scolaires se pose avec acuité. En cause : certains manuels scolaires ne figurent toujours pas dans les rayons des librairies. Une situation que dénoncent les parents d’élèves, alors que leurs progénitures reprennent la route de l’école ce jeudi.

Jusqu’à ce mercredi, plusieurs manuels scolaires étaient toujours aux abonnés absents dans les librairies. Il s’agit principalement des manuels des 3e et 4e années primaire ayant été changés cette année par le ministère de l’éducation et à l’origine d’une bisbille entre les libraires du royaume et le ministère de tutelle, relève Mohamed Berni, président de l’Association marocaine des libraires (AML). Selon le président du Conseil national des libraires au Maroc, Mustapha Fathi, il s’agirait de plus de 20 manuels. A en croire le président de l’AML, il faudra attendre 15 jours après la rentrée, pour voir ces manuels figurer dans les rayons des librairies.

A l’origine de cette indisponibilité des manuels scolaires dans les librairies, l’ire des libraires à la suite de la décision du ministère de tutelle de changer les manuels des 3e et 4e années primaires cette année. Un changement qui n’avait pas été du goût des libraires, qui tiraient à boulet rouge sur une décision qu’il jugeait avoir été prise à la hâte, sans concertation et sans tenir compte des libraires et qui appelaient le ministère à repousser les changements dans les manuels scolaires pour l’année scolaire prochaine. Le temps pour eux d’écouler leurs stocks et limiter les dégâts. Après leurs revendications et grèves en juin dernier et le silence du ministère de tutelle, ils auraient été plongés dans l’incertitude, ne sachant pas s’ils devaient passer ou pas les commandes de ces manuels scolaires. Ce n’est qu’à la dernière minute, que le ministère aurait confirmé lesdits changements.

Si aujourd’hui, les librairies ne peuvent satisfaire la demande en certains manuels scolaires, la solution se trouverait u côté de certains établissements scolaires privés qui sont depuis des années, de véritables concurrents pour les libraires. Plusieurs établissements disposeraient desdits manuels dont peuvent se procurer les élèves, rapportent certains libraires.

D’ailleurs, certains libraires dénoncent une entente secrète entre les imprimeurs et maisons d’édition et les écoles autour de la vente de ces nouveaux manuels pour faire envoler les prix. Les grands perdants de cette situation ne sont autres que les parents. Face à cette rareté des manuels scolaires, les libraires qui parviennent à s’en procurer doublent eux aussi les prix allant jusqu’à 350 dirhams. Pour l’heure, les libraires, qui se sentent lésés, craignent que les établissements privés ne s’accaparent l’approvisionnement de ces manuels. Ils appellent le ministère de tutelle à faire pression sur les imprimeurs et maisons d’édition pour disposer desdits manuels.

En plus des manuels scolaires, les parents se retrouvent souvent confrontés à l’indisponibilité de certaines fournitures scolaires dans les librairies, comme le souligne un père de 3 enfants. «Parfois à l’école, dans la liste des fournitures scolaires, on demande par exemple un cahier de 150 pages et pourtant, sur le marché il n’y en a pas. Il n’y a que des cahiers de 100 et 200 pages», explique-t-il. Face à cette situation, explique-t-il, on assiste de plus en plus à la mutualisation des parents d’élèves. «Parfois, plusieurs parents d’élèves d’une même classe se rassemblent et contactent tous un même fournisseur qui peut leur donner les fournitures dont ils ont besoin pour leurs enfants», ajoute-t-il.

Aujourd’hui, le marché des fournitures scolaires n’est plus l’apanage des librairies. Désormais, les grandes surfaces, les épiceries, les vendeurs ambulants… sont dans la course et se livrent une bataille acharnée pour satisfaire la demande en fournitures et manuels scolaires, au grand désarroi des libraires dont 80% du chiffre d’affaires était réalisé en cette période.

Danielle Engolo

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