En 2021, la cité ocre aura l’honneur de rassembler, en son sein, les congressistes de la 23e session de l’assemblée générale de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). En fin des travaux des assises de cette instance planétaire des voyages à Saint Petersbourg, en Russie, Marrakech vient de hisser le fanion national, en s’adjugeant la majeure partie de la palme en compétition, avec 76 voix contre 16 aux Philippines et 13 au Kenya.
Grâce à l’originalité d’un spot publicitaire à la fois émouvant et persuasif, l’assistance, fortement obnubilée parles offres prestataires de la ville, a rendu publique cette préférence irrésistible. Une prouesse de taille pour une destination seigneuriale qui crève l’écran en matière de raffinement et d’attractivité. On ne peut alors que saluer cette consécration qui vient, sans doute, récompenser la mutualité de l’ébauche consacrée par les multiples intervenants du secteur.
Compte tenu de toutes ces performances qui ne cessent d’émailler ce site impérial séculaire, l’Etat se devra de maintenir son auréole saisissante et d’en faire perpétuellement, un joyau du tourisme typique du royaume.En parallèle, les passionnés du balnéaire, très accro à la mer, ont également le droit de combler leurs entiches dans les conditions optimales. Or, depuis exactement 2008, pendant que la perle du Sud caracole résolument à la cime, son homologue du Souss dégringole, en revanche, vers l’abîme.
Sans aucune note rogue ni revêche, il importe de rappeler qu’Agadir, première station balnéaire du pays était bel et bien au summum, dans les années 70, 80, 90 et tout début de l’actuel siècle. C’était, en fait, l’ère d’une destination, encore naissante de ses cendres, qui drainait les visiteurs de tous bord, notamment les Scandinaves, les germaniques, les britanniques et bien d’autres.
Une flopée d’opérateurs émérites, évoluant dans les différentes activités de la profession, brodait savamment les orfèvreries d’une ville à vocation touristique. Les Tridano, Friedman, Yahia,Ohayon, Marrache, Belghmi, Abaakil, feux Belahcen, Achengli et Kroni, Scally,Alami, Ouakhir, Dahmaz…, pour ne citer que ceux-là (la liste étant exhaustive !),à coup sûr, sous l’impulsion revigorante de feu Hassan II qui insufflait du panache dans les veines de la ville ressuscitée, faisait preuve de savoir-faire, d’audace et d’imagination.
Pendant ce temps, Marrakech ne donnait pas signe de vie en la matière et ce fut, pour l’histoire, Agadir qui impulsait son riverain des palmiers, encore en phase de balbutiement. Il est bien vrai que, nonobstant, les pouvoirs publics ont mis le paquet sur Marrakech et, manifestement, tourné le dos à Agadir, en termes de soutien promotionnel et de projets structurants (Aéroport, gare ferroviaire, aménagement…).
Cependant, il faut bien reconnaître que les divers partenaires aussi bien du public que du privé, ont bien mis la main à la pâte, dans la communion, afin d’ériger Marrakech en destination de haute qualité, pouvant, aujourd’hui abriter un événement de si grande intensité, tel que les assises de la première institution mondiale du tourisme.
Ce serait peut-être, une autre incitation à la résurrection pour la ville d’Agadir de réunir son potentiel égaré, en ce moment de reprise de la communauté du tourisme, après la remise sur selle du CRT, sous le coup de fouet du Wali de la région Souss Massa et de certains ténors qui prêtent main forte en vue de redorer le blason de la ville morne et indolente, en termes d’industrie du tourisme.