Etre à l’écoute de la société et répondre à ses attentes. C’est la finalité du dialogue social, qui «un devoir et une nécessité», avait souligné SM le Roi Mohammed VI.
En effet, dans son discours à la nation à l’occasion du dix-neuvième anniversaire de la fête du Trône, le souverain a mis l’accent sur la nécessité de maintenir le dialogue social entre le gouvernement et les syndicats pour trouver un terrain d’entente dans le but de mettre en place un pacte social «équilibré».
Dans ce sens, le souverain a invité le gouvernement à instaurer et maintenir, «dans la durée et sans aucune interruption», le dialogue social, affirmant que la question sociale retient toute Son attention et «l’interpelle vivement à la fois en tant que Roi et en tant qu’homme». «Je le dis au gouvernement : le dialogue social est un devoir et une nécessité ; il convient de l’instaurer et de le maintenir dans la durée et sans aucune interruption.
Et Je lui dis également qu’il doit rencontrer régulièrement les syndicats et communiquer constamment avec eux, indépendamment de l’issue éventuelle de ce dialogue», a souligné le souverain dans son discours. Presqu’une année après cet appel royal, le gouvernement a signé un accord avec trois syndicats.Il s’agit de l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), bras syndical du parti de justice et de développement (PJD), qui chapeaute la coalition gouvernementale, et l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), fondée par le parti de l’Istiqlal (PI) qui est dans l’opposition.
La confédération démocratique du travail (CDT) s’est retirée de la cérémonie de signature de cet accord tripartite. Les deux autres syndicats enfantés par la CDT, à savoir la Fédération démocratique du travail (FDT) et l’Organisation démocratique du travail (ODT) n’étaient pas présentes lors des négociations. Plusieurs autres syndicats, proches des partis politiques au gouvernement ou dans l’opposition, n’étaient pas également concernés par la signature de cet accord, étant donné qu’ils ne sont pas classés parmi les centrales syndicales les plus représentatives. Une semaine après la signature de cet accord, tous les syndicats sont montés au créneau à l’occasion de la fête du travail (1er Mai) pour faire entendre leurs voix.
Les signataires de l’accord, (l’UMT, l’UGTM et l’UNTM), ont déclaré qu’ils ne se contentaient pas de l’offre gouvernementale, qui ne répondait que partiellement aux revendications syndicales, relatives notamment au volet matériel, faisant savoir que de nouvelles revendications seraient soumises au gouvernement. La voix des syndicats non signataires était puisée dans le registre des revendications et du respect des libertés syndicales. Dans les deux cas, tout porte à croire que la paix sociale ne serait pas solidement servie. Ainsi, la paix entre le gouvernement et les centrales syndicales risque de ne pas durer longtemps.
Et la question de la loi organique relative à la grève pourrait devenir le champ de bataille entre les deux parties. L’actuel Exécutif n’a que trois sessions législatives pour solder ce dossier avant la fin de son mandat qui arrive à terme en 2021.
B.A