Il est indispensable de produire une information financière fiable et efficace destinée aux investisseurs et financiers pour assurer un bon fonctionnement du marché.
Dans ce contexte, la bourse de Casablanca en partenariat avec l’Association marocaine des consolideurs financiers a tenu, 19 décembre dernier, une table ronde sur le thème «L’information financière à la lumière des dernières nouveautés réglementaires et normatives». Une table de ronde inédite puisqu’elle a réuni le régulateur boursier, l’AMMC, les producteurs de l’information financière que sont les consolideurs, les analystes financiers et les consommateurs de cette information.
Certes que l’information financière au niveau du marché est de plus en plus en évolution positive. Toutefois, plusieurs carences subsistent comme la non publication d’un calendrier de publication et de conférence d’analystes. Ainsi, l’observateur est obligé d’être sur ses gardes, achetant tous les supports de presse, susceptibles d’héberger la publication. Le caractère semi-fermé des conférences. En effet, seules quelques sociétés mettent sur le site de la bourse la date de la réunion de présentation des résultats. Aussi, souvent les invitations se font sur la base d’une mailing list disponible chez la société ou ses conseillers.
La mise en ligne ou communiquée à tous les observateurs souhaitant la parcourir. La rareté de publication de communiqués ou de présentations en anglais. D’ailleurs, Ghita Benider, responsable Bourse chez BMCE Capital, appelle à l’établissement d’un calendrier des points de presse dédiés à la présentation des états financiers des émetteurs et à l’amélioration de la qualité des communiqués relayant les résultats. «Nous relevons parfois dans les communiqués de presse des insuffisances notamment en ce qui concerne l’explication des variations», déplore-t-elle.
De même, souvent les investisseurs/actionnaires étrangers doivent s’en remettre à leur société de bourse pour attendre la traduction des éléments communiqués aux actionnaires francophones. Ainsi, Karim Hajji, directeur général de la Bourse, a fait son appel aux émetteurs à publier une version en langue anglaise de leurs communications financières puisque les principaux investisseurs en Bourse sont anglo-saxons.
Aussi, une autre carence est l’hétérogénéité des éléments publiés d’une année à l’autre. En effet, seules quelques sociétés cotées respectent le même canevas de publication d’une année à l’autre. Pour d’autres, le suivi est difficile vu le changement de la nature des données communiquées en public ou en conférence d’analystes. De tels changements sont un cauchemar pour les analystes et les observateurs, souhaitant bâtir et entretenir un modèle d’évaluation et d’analyse pertinent. Dans ce sens, Khalid Raji, consolideur financier recommande d’«aller vers une homogénéisation de l’information financière. C’est un gage de crédibilité de l’entreprise cotée auprès des investisseurs».
Rappelons que l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a publié en juin dernier la circulaire régissant les opérations et les informations financières. Parmi ses principales dispositions : l’obligation pour les émetteurs de publier selon une fréquence trimestrielle leurs états financiers consolidés. L’objectif étant d’analyser la conformité du marché aux nouvelles exigences réglementaires et en jauger l’impact, notamment en termes de qualité de l’information publiée et de respect des délais de publication.
Kaoutar Khennach