A l’Institut Pasteur du Maroc (IPM)
Par Hicham Louraoui (MAP)
Aguerri à la gestion des crises sanitaires, l’Institut Pasteur du Maroc (IPM) se trouve, à nouveau, sur le pied de guerre depuis le déclenchement de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Faisant partie des trois laboratoires habilités officiellement à effectuer les analyses pour confirmer la contamination au coronavirus, l’IPM s’est organisé pour que les équipes se relaient tout au long de la journée afin de s’acquitter convenablement, selon les meilleures conditions de biosécurité et de biosûreté.
C’est dans le laboratoire de virologie médicale de l’Institut où se déroule l’activité de diagnostic de ce virus. Durant cette période de crise, l’unité travaille 24H/24 et 7J/7 avec quatre binômes de deux experts, voire parfois plus, pour améliorer davantage le rendu des résultats.
Ainsi, en cas d’un prélèvement testé positif, l’analyse est confirmée par une autre technique pour s’assurer définitivement du résultat.
Doté des équipements de pointe dans le domaine de la virologie, d’unités de Biosécurité niveau 2 et niveau 3, ainsi que des moyens de protection nécessaires comme les postes de sécurité microbiologique (PSM) et les équipements de protection individuelle (Combinaisons intégrales, sur blouses, masques FFP2 ou FFP3 et lunettes de protection), le personnel de ce laboratoire veille à respecter à la lettre le processus minutieux depuis la réception des prélèvements jusqu’à l’aboutissement au résultat final.
“Nous sommes désignés par le ministère de la Santé comme laboratoire agréé pour faire des analyses du coronavirus pour le centre et le sud du Maroc”, a rappelé le Dr. Jalal Nourlil, médecin responsable du laboratoire virologie médicale de l’IPM.
Pour le dépistage, il a expliqué que des cellules de veilles et des hôpitaux ont été désignés pour faire les investigations afin de détecter d’éventuels cas suspects.
Une fois les critères de définition d’un cas suspecté de coronavirus sont vérifiés et satisfaits, le patient est placé en isolement au niveau d’un hôpital et des prélèvement, naso-pharyngé ou oro-pharyngé, sont effectués, a-t-il poursuivi.
Par la suite, les autorités compétentes préviennent l’IPM sur un envoi de prélèvements via un transport ambulancier dans les normes de transport de prélèvement biologique.
“Dès l’acheminement de ces prélèvement, nos équipes les récupèrent pour entamer les manipulations. Nous utilisons la technique de référence pour le diagnostic du Covid-19 selon des protocoles recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, à savoir la réaction de polymérisation en chaîne (Polymerase Chain Reaction – PCR) de telle façon à avoir des millions de copies du génome du virus”, a détaillé le Dr. Nourlil.
Dans un laboratoire dédié, les équipes commencent par l’extraction du génome du virus pour purifier son matériel génétique, avant de passer à un autre laboratoire où se déroule une étape consistant à mélanger les réactifs avec l’acide ribonucléique (ARN) du virus extrait.
Par la suite le mélange est déposé dans un thermocycleur, qui permet l’amplification des gènes viraux et leur détection grâce à une caméra qui permet de détecter la fluorescence.
S’agissant de la durée de l’analyse, “elle reste très variable et dépend du nombre de cas à traiter”, fait savoir le Dr. Nourlil, estimant que ça oscille entre 3 heures et demi et 5 heures dès le début des séries.
“Parfois, nous avons besoin de faire une deuxième confirmation”, a-t-il fait observer, indiquant que le total des échantillons traités quotidiennement varie entre une vingtaine et une cinquantaine.
Opérant dans “les conditions de biosécurité recommandées à l’échelle internationale”, l’IPM est habitué à ce genre de situations, du fait qu’il a été sollicité pour la grippe aviaire, la grippe H1N1, Ebola, etc.
“Nous disposons de deux niveaux de sécurité. Un niveau de sécurité 3 dans lequel nous a pu faire le diagnostic de cas suspecté d’Ebola, tandis que le covid-19 est à un niveau de sécurité 2”, fait observer le Dr. Nourlil.
C’est dans le laboratoire de virologie médicale de l’Institut où sedéroule l’activité de diagnosticde ce virus.