Il ne fait pas de doute que la crise de la pandémie qui s’abat sur l’univers, aura façonné la perception des uns et des autres. De nouveaux paramètres surviendraient, au lendemain du fléau, brisant un statu quo international, en fracture avec les idéaux suprêmes de l’humanité.
Les disparités criardes qui taraudent les peuples révèlent cette suprématie conquérante qu’exercent, sans cesse, les forces impérialistes et néolibérales sur le monde. L’Afrique, incontestablement le maillon faible de l’ancienne configuration universelle à plus d’un titre, semblerait sortir de sa coquille, à travers l’émergence de ses États en gestation.
Certes, la culture de la négritude longtemps arborée par des leaders de l’africanité tel Léopold Sédar Senghor, aurait, sans nul doute, imprimé au continent une personnalité plus épanouie sur la mosaïque ethnique planétaire.
Cependant, la voracité du monopole aura émoussé, de bout en bout, l’élan africain, par la spoliation abjecte de ses richesses, depuis déjà l’époque coloniale à nos jours. Pis encore, les cerveaux contraints à l’émigration ont meublé les centres de recherche et les instituts d’invention, partout dans le globe. Récemment, le président de l’Hexagone, Emmanuel Macron, vient de faire un détour aux laboratoires du Dr Didier Raoult, à Marseille.
Le chef du courant tricolore en marche, fut visiblement bafouillant en se rendant compte que la majorité des érudits scientifiques était d’origine africaine qui pratique à l’un des plus éminents cabinets qui fait, à présent, l’actualité par l’indication de chloroquine, jugée désormais, mondialement reconnue et efficiente, après une âpre polémique en France.
Dans cette remise en question qui se pointerait, quoique sporadiquement à l’horizon à l’après-épidémie, l’Afrique aura son mot à dire. Elle se cherchera, à coup sûr, une place au soleil, par le biais de la prise de conscience de ses ressources naturelles, mais aussi par ses prodiges, éparpillés sur la terre, faisant le bonheur des mégalopoles de la planète. Elle prendra conscience du giset de la constellation galactique qui ne cesse de rayonner un peu partout dans le monde et s’organisera pour la réintégrer au bercail.
Elle saura que le Salut africain dépendra de la remise en cause de ses propres méthodes et réflexes, axés sur la soumission à la mainmise abusive du néocolonialisme qui s’exécute sur ses richesses aussi bien humaine que naturelle. Elle croira en son énorme potentiel dont elle fera usage par un nouvel outillage, fondé sur les socles de la démocratie et de la liberté. Un tout petit pays comme le Rwanda donne aujourd’hui l’exemple d’une nouvelle Afrique naissante.
L’actuelle pandémie serait donc une belle opportunité pour rééquilibrer la donne mondiale. Le vieux continent qui en sortira peut-être, assez affaibli, non pas par les retombées de la crise pandémique, mais également par la déchirure qui émaillerait son Union, déjà amoindrie par le Brexit anglais. L’Amérique mettrait sûrement un peu de temps à se rétablir et à recouvrer son registre de première puissance, après la cuisante humiliation dont elle paie les pots cassés, au détriment des dragons de l’Asie, notamment la Chine, en pleine ascension.
L’Afrique devrait saisir l’aubaine de l’après-endémie en vue de se positionner en tant qu’entité agissante, puisant les atouts dans ses potentialités intrinsèques, mais aussi dans son autonomie et son unité.