Abdelhak Benchikha… Garde à vous mon Général !

On le surnomme «le Général» dans le milieu des médias et le microcosme des directeurs techniques. Tous ceux qui l’ont côtoyé de près le reconnaissent : un coach rigoureux, ferme et qui se donne à fond dans l’accomplissement de sa mission. Actuellement, entraineur du club de l’Itihad Riyyadi de Tanger (IRT), l’Algérien, Abdelhak Benchikha, peut être fier de son parcours.

D’ailleurs, pour cette année, ses protégés occupent le troisième rang du championnat national de football, pourtant ils y sont fraîchement promus. Personne ne s’attendait à un tel exploit, même pas les analystes et les fins connaisseurs du ballon rond. Encore plus, l’IRT aurait pu être leader s’il n’avait pas raté sa sortie devant le FUS de Rabat. En dépit de cela, l’enfant de Bordj Bou Arreridj est connu pour son réalisme et son pragmatisme. Il préfère garder les pieds sur terre. Quand on lui a proposé de prendre les commandes du club tangérois, l’ancien entraîneur des fennecs n’a pas hésité. Il a tout de suite accepté ce challenge, tout en se fixant un objectif modeste, celui de maintenir l’équipe en première division, rien que ça !

Il faut dire que depuis qu’il a mis les pieds au Maroc, Benchikha a prouvé qu’il est un collectionneur de trophées, en parvenant à remporter la prestigieuse Coupe du Trône avec le Difaâ Hassani d’El Jadida.

Son court passage au club de la métropole, en l’occurrence le Raja de Casablanca restera indubitablement gravé dans les mémoires. Son départ des Verts et blancs a été inexplicable, alors que le club casablancais occupait au moment de son «limogeage», la tête du classement. Depuis, le club des aigles va sombrer dans une crise interminable. Pour l’anecdote, un supporter Rajaoui ayant le sens de l’humour a imputé la situation où se trouve son équipe à ce qu’il a désigné par «la malédiction Benchikha».

Amour pour le bloc de l’Est

Doté d’un diplôme d’études supérieures en méthodologie d’entrainement (bac+7), l’ancien sociétaire de Mouloudia d’Alger considère que le succès de tout entraineur consiste d’abord à «aimer son métier et à s’adapter à l’environnement sportif et aux spécificités de chaque équipe que ce soit à Tanger, El Jadida ou à Laâyoune», déclare-t-il au journal Al Bayane. Aussi, un bon entraineur, ajoute-il devrait être présent sur tous les fronts et avoir des compétences en matière de communication. «C’est une qualité sine qua non pour tout entraineur qui ambitionne de réussir sa mission», affirme-il. Abondant dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur met l’accent également sur l’importance de l’aspect pédagogique dans les séances d’entrainement. Comme quoi, «un entraîneur doit savoir bien concilier entre science et pratique», indique-t-il. Quant à ses choix tactiques, Abdelhak Benchikha estime qu’en football, il n’existe point de «One best way». Ceci étant dit, «il n’y a pas un remède passe-partout et le football est un sport qui se mondialise de plus en plus», martèle le général. Toutefois, notre interlocuteur ne cache point son amour pour l’ancienne école du bloc de l’Est, tout en faisant allusion au cas du football français. «Quand la France accusait un retard en développement du football, elle a fait appel au Roumain Stefan Kovacs qui était à l’époque assisté par Michel Hidalgo pour transformer l’essai. On connait la suite…En 1984, la France a été sacrée championne d’Europe pour la première fois de son histoire sous la houlette de ce dernier», fait-il savoir.

Quant aux personnes qui l’ont amplement inspiré dans sa carrière professionnelle, Benchikha, sans même y réfléchir, opte pour Arrigo Sacchi, vice-champion du monde 1994 avec la Squadra Azzurra. «J’ai fait sa connaissance à la chaîne de sport Al Jazeera à l’occasion de la Coupe du monde en 2010. Notre relation s’est transformée en amitié sincère et profonde. J’ai beaucoup appris de lui. Outre ses qualités humaines, sa méthode est un cas d’école», nous confie-t-il.

Quant à son plus beau souvenir, notre interlocuteur évoque le titre du champion de la Tunisie avec le club africain en 2008 après des années de disette. Quant au mauvais souvenir de son histoire, il rappelle sa défaite face aux Lions de l’Atlas à Marrakech pour les éliminatoires de la CAN 2012. «Dans le football, le risque des accidents de parcours n’est pas écarté. Mais, le plus important, c’est qu’il faut être toujours optimiste et faire prévaloir les vrais valeurs du sport, celles de l’humanisme, de la fraternité et de la solidité entre les gens», conclut-il.

Khalid Darfaf

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