Sur les planches, «L’fichta» continue son périple théâtral…
Mohamed Nait Youssef
Sur les planches nationales, la troupe «Artellili» continue son aventure théâtrale en présentant son œuvre à succès de genre «music-hall»; « L’fichta». La dernière représentation a eu lieu au Théâtre National Mohammed V de Rabat. Réalisée et mise en scène par Amine Nassour, cette pièce de théâtre rend hommage au patrimoine musical marocain, plus précisément l’art de l’aïta.
En effet, dans ton à la fois cocasse et satirique, l’œuvre est un voyage artistique dans le temps et l’espace plongeant le public dans une atmosphère imaginaire et mitigée où un Pacha autoritaire a mis derrière les barreaux les époux de Hadda et Zerwala. Ces deux femmes artistes courageuses ont décidé, avec Berwal le valet du Pacha, de libérer les deux hommes emprisonnés et de mettre un terme à son abus de pouvoir et à ses injustices. L’histoire relate la révolte des Kbilat lmchaykha.
Écriture collective…
Entre humour, moquerie, musique et satire, les talentueux comédiens à savoir ; Meryem Zaimi, Saadia Ladib, Kamal Kadimi et Farid Regragui ont transporté le public, dans une ambiance vive, joueuse et électrique, à un univers artistique inhabituel où sont mêlés les chants, la danse, la musique avec le rire et la parole poétique profonde.
«La dramaturgie du projet est signée par moi-même, mais l’écriture est un travail collectif de l’équipe. Pour ce faire, on a essayé de démarrer de l’histoire de Kharboucha et le caïd Aissa Ben Omar, mais on a créé notre propre histoire, moderne et novatrice, notamment sur le plan artistique.», nous confie le metteur en scène et réalisateur de la pièce, Amine Nassour.
Une langue poétique…
Par ailleurs, dans « L’fichta», le travail de la langue était essentiellement poétique et rythmé. La prévue : cette langue est puisée dans le patrimoine musical et poétique de l’époque. « Pour ce qui est de la langue, on a travaillé sur la langue des régions de l’art de l’aïta, une langue darija ancienne et poétique. C’était l’un des objectifs de cette œuvre théâtrale ; c’est de rendre hommage à cette poétique de la darija marocaine ancienne.», a révélé Amine Nassour.
Ainsi, l’écriture et la musique étaient des éléments importants dans ce projet de genre «music-hall». «Il y avait deux résidences ; une consacrée à l’écriture et l’autre à la musique et au chant. Et notre enjeu est d’apporter quelque chose de nouveau sur le plan musical en créant une fusion entre la musique moderne (guitare électrique) et l’art de l’aïta. Donc on essayé de sortir de cette localité pour embrasser l’universalisme. La chance de Moulay Abdellah a été fusionnée avec le flamenco. Il y a aussi la symbolique de la résistance et de la lutte contre l’injustice, notamment dans les rôles des chikhates Hada et Zerwala.», a-t-il fait savoir.
Des scènes hilarantes, des situations comiques, des rebondissements drôles, des dialogues parfois farfelus, la diversité des genres et des registres ont enrichi davantage le spectacle.
«On a essayé de créer une harmonie au niveau des éléments du spectacle : la scénographie, la musique qui est une dramaturgie parallèle, ainsi que la chorégraphie en créant une symbiose dans ma vision de metteur en scène. », nous explique Amine Nassour ayant assuré la dramaturgie et la mise en scène de cette pièce réalisée en partenariat avec le Théâtre National Mohammed V.