Auto-emploi: les recommandations du CESE

Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) vient de dévoiler sa vision pour promouvoir l’initiative entrepreneuriale et réussir l’intégration du secteur informel dans les circuits organisés.

Cette vision présentée, jeudi, lors de la 65e session ordinaire  n’est autre que le fruit du travail d’évaluation des politiques sectorielles et de la situation de l’emploi au Maroc. Le projet de rapport propose ainsi une série de recommandations dites stratégiques  à même d’inciter l’initiative privée et mobiliser une économie productive.

Cette session, a été marquée par l’adoption à l’unanimité du rapport sur la responsabilité sociétale des organisations. Selon les experts du CESE,  de nombreux défis attendent le marché de  l’emploi et de l’auto-emploi. Le projet de rapport sur l’auto-entreprise du conseil se base sur un diagnostic de la situation de l’emploi et de l’examen  des données sur le chômage et des politiques de l’emploi.

Un premier constat du CESE  montre en effet que l’emploi et l’auto-emploi font face aux fluctuations du taux de croissance jugé insuffisant pour créer des emplois qui répondent aux besoins du marché de l’emploi. Autres faiblesses relater par le Conseil dirigé par Nizar Baraka, renvoient  à   une approche morcelée combinée à l’absence de stratégie intégrée de l’emploi et de la formation et à l’insuffisance de considération de l’auto-emploi en tant que composante essentielle de la gestion sectorielle. Le chômage de longue durée considéré comme assez élevé est aussi met en avant dans le diagnostic du CESE au même titre que l’inadéquation de la formation avec les besoins du marché du travail.

Aussi, le projet de rapport sur l’auto-emploi élaboré par la commission permanente des affaires de l’emploi et des relations du travail au CESE, met l’accent sur  l’importance du travail indépendant et son rôle central pour mobiliser une société productive et dynamiser l’économie moderne. D’où la nécessité d’encourager l’auto-entreprenariat.

Pour cela, le Conseil recommande d’activer les réformes institutionnelles d’améliorer les modes de gouvernance publique le tout dans un cadre macroéconomique compétitif et assaini.

Par ailleurs, le CESE estime que la Stratégie nationale de l’auto-emploi doit reposer sur cinq piliers. Il s’agit du  pilier institutionnel avec une bonne gouvernance et une meilleure coordination entre l’ensemble des intervenants et institutions concernés. Il s’agit aussi du  pilier social qui nécessite  la mise en place d’un régime de protection sociale obligatoire en faveur des porteurs de projets et des auto-entrepreneurs. Le pilier pédagogique figure aussi parmi les atouts de la dite stratégie. Il concorde avec l’encouragement de la culture d’initiative au sein de l’ensemble des constituants de la société (famille, école, médias…).

Le quatrième pilier est sectoriel avec l’intégration des initiatives privées dans la chaîne des valeurs, bénéficiant des projets structurants des grands chantiers et le cinquième pilier est intitulé pilier  spatial et régional pour bénéficier de la régionalisation avancée et qui repose sur les nouvelles attributions de la région pour décliner les projets sectoriels au niveau régional et local.

Pour ce faire le Conseil  recommande la mise en place d’une instance nationale d’accompagnement et de soutien de l’initiative privée qui aura pour mission entre autres de fournir des statistiques, via un observatoire dédié, et d’élaborer des programmes de formation et de formation continue.

Idem, pour la  restructuration des chambres professionnelles, pour  soutenir et accompagner les entreprises, pour le soutien de l’action de la société civile active en matière de promotion d’entrepreneuriat, pour la valorisation des ressources et des productions régionales et la préservation des produits locaux des entreprises féminines.

Enfin, pour une meilleure intégration du secteur informel, le CESE propose l’encouragement de la création des groupements professionnels, la diversification des modes de financement et l’accompagnement des projets d’entreprise.

Le Conseil propose également l’intégration des marchands ambulants, la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle pour intégrer les unités de production du secteur informel et l’organisation et réglementation des métiers et des professions pour intégrer le secteur formel.

Fairouz El Mouden

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