BAM: Le taux directeur reste inchangé

Pas de surprise au niveau des décisions prises par le Conseil de Bank Al Maghrib qui a tenu sa 3e réunion trimestrielle, mardi dernier. Le taux directeur reste à 2,25%. Le maintien du taux directeur inchangé est justifié par la maîtrise de l’inflation qui est passé de 1,9% au cours des deux premiers mois de 2017 à 0,2% en moyenne sur les six mois suivants.

Selon le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, «cette évolution s’explique essentiellement par le repli des prix des produits alimentaires». Sur le long terme, l’inflation devrait se situer autour de 0,6% sur l’ensemble de l’année 2017, mais elle pourrait augmenter 1,3% l’année suivante.

La Banque centrale maintient aussi son optimisme quant à la croissance nationale. Celle-ci devrait s’établir à 4,3% en 2017, après un taux de 1,2% l’année dernière. Elle profitera de la bonne campagne agricole, avec une production céréalière qui aurait atteint 96 millions de quintaux, contre 33,5 millions de quintaux lors de la campagne précédente. Mais une nouvelle baisse est attendue pour l’année prochaine. En effet, BAM table sur une croissance de 3,1% en 2018.

Sur le marché du travail, la Banque centrale constate l’arrivée de 107.000 demandeurs d’emploi et une légère baisse du taux d’activité. En face, l’économie n’a créé que 74.000 postes dont 52.000 dans le secteur agricole. Par conséquent, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point pour s’établir à 9,3%.

Sur le registre des comptes extérieurs, BAM note un creusement du déficit commercial de 4% à fin août 2017, sous l’effet d’une hausse de 30,2% de la facture énergétique. En revanche, les achats d’équipement ont accusé un léger repli, ramenant ainsi la progression des importations à 5,5%. En parallèle, le rythme des exportations s’est accéléré à 6,7% soutenu par un raffermissement des expéditions des produits agricoles et agro-alimentaires, ainsi que par une reprise des ventes de phosphates et dérivés. Par contre, les expéditions du secteur automobile ont reculé de 1%. Dans ces conditions, et en supposant une entrée des dons du Conseil de coopération du Golfe, de 8 milliards de DH en 2017 et en 2018, le déficit du compte courant devrait s’alléger de 4,4% du PIB en 2016 à 3,9% cette année et s’établir à 4% l’année prochaine.

H.B

BAM de plus en plus souple

Selon Jouahri, les conditions monétaires ont encore été assouplies au cours du 2ème trimestre. En effet, les taux assortissant le crédit ont baissé de 22 points au deuxième trimestre à 5,26%. Cette baisse a surtout profité aux entreprises, alors que, pour les différents marchés, les taux sont restés globalement stables. Le taux de change effectif réel s’est également déprécié. Dans ce contexte, le crédit bancaire au secteur non financier a grimpé de 4,3% au terme des 7 premiers mois de cette année. Il devrait poursuivre cette hausse pour boucler l’année sur une croissance de 4,5%.

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