Bank Al-Maghrib baisse son taux directeur à 2,25%

La dernière réunion du Conseil de Bank AL-Maghrib, tenue hier mardi à Rabat, a validé la décision de la baisse de 25 points de base du taux directeur à 2,25%. La réunion a été consacrée à l’analyse de la situation économique, monétaire et financière du pays, ainsi qu’a l’analyse de la politique macroéconomique à l’horizon du 4e trimestre 2017. La croissance en 2017 s’accélérerait à 3,9%, et la valeur ajoutée agricole s’accroîtrait de 10,8%, tandis que le PIB non agricole s’établirait à 3,1% à l’horizon déterminé. 

 C’est une autre baisse du taux directeur décidée par le Conseil pour soutenir l’activité économique. Apparemment, le niveau de baisse du taux directeur opéré auparavant par la Banque centrale n’a pas eu l’effet escompté, à savoir relancer l’économie nationale et surtout stimuler la distribution de crédits. L’Institut d’émission pilotée par Abdellatif Jouahri vient de réduire encore une fois le taux directeur pour le porter à 2,25%. L’idée est de rendre le crédit moins cher et surtout accessible pour les opérateurs économiques. La décision tient aussi compte des prévisions de l’inflation, du faible rythme de la croissance agricole et aussi de l’amélioration du déficit budgétaire et du renforcement des réserves de changes.

Concernant les prévisions de croissance, BAM a revu sa prévision de la croissance pour 2016 à la baisse à 1%. Cette révision fait suite  essentiellement à l’ajustement, sur la base des données climatiques et de la situation de la végétation à fin février, de l’hypothèse relative à la production céréalière de 70 millions à 38 millions de quintaux. Selon  la Banque centrale, la valeur ajoutée agricole devrait se contracter de 13,8%,  et le PIB non agricole continuerait à évoluer à un rythme limité de 2,9%, indique un communiqué de BAM.

La question reste toutefois posée, celle de savoir si cette mesure relative à la baisse du taux directeur  serait, à elle seule, suffisante à accroître la distribution de crédits. Car malgré la baisse, les banques de la place affichent aujourd’hui une faible demande de crédits. Ce qui est, certes, amputable au coût élevé du crédit, mais aussi à d’autres paramètres, liés à la fois à la conjoncture économique nationale et internationale et à la visibilité par rapport à cette conjoncture.

Fairouz El Mouden

Top