Par Rachid Lebchir
La reprise du championnat national de football avec la première journée de la Botola en Division 1 (saison 2020-2021) disputée au grand complet, tout au long des derniers jours, pour la première fois depuis bien des années, a été marquée par une série de surprises.
Tout d’abord et sur le plan organisationnel, la nouvelle saison a commencé, encore une fois, avec une de ses tâches noires, celle des équipes n’ayant pas de terrains pour recevoir leurs matches à domicile. Il s’agit de pas moins de trois clubs pour le moment, ceux de Tétouan, Zemamra et Oued Zem contraints à jouer loin de leurs bases pour cause de l’indisponibilité de leurs terrains en état de réfection. Ces clubs ont évolué aux stades de Rabat, Mohammedia et Khouribga. Ce qui leur a couté cher bien que les matches continuent toujours de se jouer à huis clos et sans publics pour cause de la pandémie de Covid-19.
Sur le plan technique, la reprise a été prolifique en buts avec 25 réalisations dans l’ensemble des 8 matches du programme. Ce qui augure d’une bonne saison en perspective pourvu que les attaquants ne soient pas aux abonnés absents lors des journées à venir dans l’espoir de mettre un terme avec les systèmes défensifs pratiqués lors de récentes années.
Aussi, les surprises de taille ont été enregistrées au départ avec les victoires des nouveaux promus, le Moghreb de Fès et le Chabab Mohammédia qui ont bien fêté leur retour tant attendu en Division des grands. Le MAS et le SCCM ont pris le meilleur respectivement sur deux adversaires pas faciles à battre, l’AS FAR (2-1) et le Moghreb de Tétouan (2-0).
Faut-il désormais compter avec ces deux équipes qui venaient de retrouver leurs places naturelles et afficher de grandes ambitions parmi les équipes de l’élite en tentant de se positionner parmi les leaders de la première division… Cela en rappelant que l’équipe de Fès y était absente durant les quatre dernières années alors que celle de Mohammedia y avait été absente pendant une longue période de 18 ans dont 7 ans chez les Amateurs.
Ces victoires restent donc à confirmer par ces équipes de la ville spirituelle et de la cité des roses, qui se comptaient parmi les meilleures formations du championnat national de l’âge d’or du football national.
Pour les autres matches du lancement de la nouvelle saison, ils ont été plus ou moins conformes à la logique. La Renaissance de Berkane est allée s’imposer à l’extérieur au détriment de la Renaissance Zemamra par 2 buts nets marqués en 2 minutes. La RSB qui était plus forte en remportant une partie simple et sans grand risque, a ainsi pris sa revanche sur le RCAZ qui avait pris la distinction de réaliser la double victoire lors de la saison écoulée, notamment celle de la phase retour à Berkane. Ce qui a éloigné la formation des Oranges de la course pour le titre se contentant de la troisième place du podium derrière le WAC (2e) et le Raja champion.
Le match ayant opposé le Rapid Oued Zem au Mouloudia Oujda a été terminé sans vainqueur ni vaincu (1-1) même si la formation de l’Oriental, première à prendre l’avantage était plus proche de la victoire.
Le match ayant connu le plus grand nombre de buts n’est autre que le derby Abda-Doukkala. L’Olympic Safi qui n’a pas laissé l’occasion s’échapper dans son fief s’est imposé face au Difaâ El Jadida dans un duel ouvert et sensationnel. Salaheddine Benyachou reste l’homme du match en réalisant un super hat-trick en faveur de son équipe abdie qui a pourtant frôlé le partage des points avec la formation doukkalie qui est revenue de loin mais seulement pour réduire le score à (4-3).
L’autre match ayant connu un résultat surprenant est celui du Hassania d’Agadir qui a perdu à domicile par (1-0) face à l’Ittihad Tanger qui a commencé la saison en trombe dans l’espoir de continuer sur sa lancée et de faire mieux que l’année écoulée où il n’a assuré le maintien que dans les dernières journées.
Le Wydad Casablanca, lui, qui avait frôlé le titre la saison écoulée, a commencé par une simple victoire au détriment du Youssoufia Berrechid (2-0). Si le spectacle s’est fait attendre, les deux formations, très frileuses, ont entamé la rencontre sans grands risques et chacune d’entre elle a eu sa mi-temps. Le CAYB qui a payé cash le premier but marqué contre son camp, allait terminer la partie avec une formation réduite à 10 après l’expulsion d’un de ses joueurs, pour subir, en fin de compte, la loi du WAC qui a vaincu mais n’a pas convaincu.
Dans le dernier match de cette journée, le Raja Casablanca a commencé la défense de son titre par un nul à Rabat devant le FUS (3-3). Mené au score par 2 buts marqués dans les 20 premières minutes, le Raja allait réagir pour niveler le score à l’approche de la fin de la première mi-temps. Au retour des vestiaires, le Raja a fait parler son jeu habituel pour rétablir l’équilibre avant de prendre l’avantage. Mais la remontada n’a pu être réalisable, cette fois, dans le fief d’une formation fussiste qui avait certes l’avantage de 2 buts d’avance mais qui restait heureuse de rentrer chez elle avec ce score plus ou moins équitable de 3 buts partout. Car le Raja méritait mieux…
Et s’il y a encore du travail sur la planche pour le FUS, le Raja, lui, souffre toujours d’une défense infranchissable tout en manquant d’une formation prête à cent pour cent et capable de défendre son titre.
En attendant, le Raja devra trouver les clés pour se ressaisir en Coupe arabe après l’échec en demi-finale de la Ligue des Champions d’ Afrique. Le Raja devra remonter le petit handicap de la défaite de (1-0) pour réussir la demi-finale retour chez lui face à Al Ismaily d’Egypte, le 11 janvier prochain. Ce qui permettra au club des Verts de se qualifier en finale prévue à Rabat face au vainqueur de l’autre demi-finale, typiquement saoudienne entre Al-Ittihad et Al Shabab. Que le niveau de la Botola puisse se hisser encore plus haut et constituer un véritable tremplin pour nos clubs appelés à briller dans les compétitions continentales et arabes même s’ils n’auront désormais droit qu’à une seule participation internationale…