Tant attendu, le premier match de la sélection marocaine des joueurs locaux engagée au CHAN 2016 n’a finalement pas tenu ses promesses. On attendait une victoire pouvant ouvrir grande la porte vers un parcours en toute quiétude, le Onze national s’est contenté d’un match nul avec son homologue gabonais (0-0), samedi au Stade Amahoro à Kigali, lors de la première journée du groupe A de ce rendez-vous continental.

L’équipe du Maroc a donc commencé la compétition par un seul point à son compte, un point qui vaut mieux que rien et qui lui donne la deuxième place du classement, ex aequo avec son adversaire du jour. Les deux sélections sont derrières le Onze du Rwanda qui n’a pas raté l’occasion de battre son homologue de la Côte d’Ivoire, en match d’ouverture par (1-0). Le Rwanda qui a fait le nécessaire dès le premier quart d’heure de jeu grâce à un but de Bayisenge Emery et qui allait même rater l’occasion de doubler la mise après un penalty loupé en seconde période, a su gérer son avance jusqu’à la fin du match pour dominer le groupe avec 3 points.

Cette entrée en lice n’a donc pas été de tout repos pour l’équipe nationale devant un adversaire gabonais, certes inconnu mais qui n’a pas caché ses intentions de dominer les débats et de chiper la vedette, non seulement à l’équipe du Maroc mais à toutes les autres sélections données favorites. Ses dirigeants technico-administratifs sont allés plus loin. Ils n’ont pas mâché leur mot en annonçant qu’ils sont venus au Rwanda pour ne pas faire de la figuration mais bel et bien pour remporter le titre.

M’hamed Fakhir qui compte y aller plus loin, lui aussi, a aligné une équipe déterminée pour ne pas manquer la première sortie si elle n’arrive pas à vaincre. C’est ce qui a été constaté lors de ce duel sans merci, où l’enjeu crucial a pesé lourd sur le jeu pour les deux protagonistes.

Techniquement, rien n’a été signalé dans ce match disputé sous le signe de la prudence et de la rigueur tactique. Les deux coaches ont opté pour la sécurité, ils n’ont pas voulu prendre trop de risque, surtout pour celui de l’équipe du Gabon. Car les joueurs de Fakhir s’ils n’ont pas convaincu, ils ont, néanmoins, imposé une légère domination mais seulement en terme de possession de balle et de quelques initiatives offensives comptées sur les bouts de doigts. En première comme en seconde période, le match n’a pas connu grand-chose. Deux réelles actions offensives sont à mettre à l’actif des deux côtés. Abdelilah El Hafidi a obligé le gardien gabonais à sortir une belle parade au début de la seconde mi-temps et le keeper Amine Bourkadi lui a répondu en maîtrisant une balle arrêtée des 25 maîtres. Les autres attaquants ont été aux abonnés absents, seuls Khadrouf et Ounajem, trop individuels, étaient les plus proches d’ouvrir le score mais la finition des actions leur fait défaut face à une défense gabonaise solide autour d’un gardien qui n’a pas été sérieusement inquiété.

Cela même si la fin de la rencontre a été dominée par les nôtres après les changements entrepris par Fakhir, qui a aligné le trio Ounajjem, Hedraf et Jahouh. Ils ont tenté d’insuffler une nouvelle dynamique au compartiment offensif mais en vain.

Dans l’ensemble, l’équipe du Maroc a fait ce qu’elle a pu faire face à une sélection gabonaise difficile à battre. Les conclusions doivent être tirées pour faire mieux lors du second match, mercredi prochain, face à la Côte d’Ivoire. Même si la mission des Lions de l’Atlas sera, encore une fois, difficile contre des Eléphants qui risquent de faire leur adieu en cas d’une seconde défaite.

Une victoire du Maroc pourrait lui renforcer les chances d’aller au second tour en compagnie du Rwanda qui serait le premier qualifié s’il arrive à s’imposer pour la deuxième fois au détriment du Gabon.

En attendant, tout reste jouable… et les poulains de Fakhir doivent y croire.

Rachid Lebchir