Défis climatiques: SM le Roi Mohammed VI fait parler l’Afrique d’une seule voix

Le Maroc n’a pas raté l’occasion de la COP22 pour démontrer, une nouvelle fois, que le leadership chérifien peut porter et faire entendre la voix de l’Afrique dans le monde.  Ainsi, le Royaume  a décidé d’aller plus loin dans son initiative environnementale en organisant le «Sommet Africain de l’Action» réunissant les dirigeants africains dans le but de parler d’une seule voix face aux défis posés par les dérèglements climatiques et dont l’Afrique est la principale victime.

C’est ainsi que Marrakech a rassemblé, le mercredi 16 novembre, les leaders du continent africain pour accélérer les réformes visant à préserver l’environnement en Afrique et lutter contre les effets dévastateurs du réchauffement planétaire. Placé sous le thème «Défis et enjeux d’un développement durable en Afrique», le Sommet Africain de l’Action est organisé à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec la présence d’une trentaine de chefs d’État, chefs de gouvernement et ministres africains. Alors que la 22ème Conférence de Nations Unies sur le Climat bat son plein, ce sommet de «l’action africaine» aspire à donner une nouvelle impulsion aux relations diplomatiques entre les différentes nations africaines.

L’Afrique menacé

«L’Afrique exige une justice climatique et la mobilisation des moyens nécessaires en matière de lutte contre les effets des changements climatiques», a affirmé Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’ouverture du premier Sommet Africain de l’Action. En effet, l’Afrique est le continent le plus affecté par le changement climatique, surtout qu’il subit les méfaits des gaz à effet de serre alors qu’il n’en est pas le grand émetteur.Dans ce sens, le Souverain a rappelé que l’Afrique qui n’émet que 4% des gaz à effets de serre à l’échelle globale, paie le plus « lourd tribut » du réchauffement climatique planétaire. L’Afrique compte quelque 10 millions de réfugiés climatiques, un chiffre qui pourrait atteindre 60 millions à brève échéance à cause de la rareté de l’eau.L’heure est donc celle de l’action, de l’harmonisation et de la convergence des visions. C’est donc pour fédérer les pays africains autour de l’importance de la lutte contre les changements climatiques, mais aussi pour baliser le terrain à son retour au sein de l’Union Africaine (UA), que le Royaume chérifien organise cet événement. Il faut dire que la volonté des pays africains pour faire face à ce fléau environnemental s’est déjà installée.

Maroc, le bon exemple

En effet, le président du Sénégal, Macky Sall a insisté sur le développement des énergies renouvelables, notant que le Maroc  a donné un bon exemple avec la mise en service de la station Noor I. Lui emboitant le pas, le Sénégal a mis en place un projet de deux centrales solaires de 20 MW chacune, en PPP. D’ici 2018, 7 autres centrales solaires de 300 MW et éoliennes seraient réalisées, cela en plus d’un projet hydraulique. A cette date, la part des énergies renouvelables représentera plus de 30% du parc électrique. Par ailleurs, la lutte contre la désertification et la déforestation reste parmi les points fondamentaux de la stratégie du Président, puisqu’il souhaite reboiser toute la zone sahélo-sahelienne. Conakry, le Soudan et le Rwanda ne sont pas en reste puisque ces trois pays ont également déployé bien des efforts et des moyens afin de s’associer aux objectifs de développement durable. Aussi, un bon nombre d’initiatives ont été lancées pour faire face aux changements climatique, à l’instar de l’Initiative Africaine pour l’Adaptation (IAA), de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA), de l’Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (GMVSS), de l’Initiative pour la Sécurité, la Stabilité et la Soutenabilité africaine (SSS), de l’Initiative pour la Résilience Rurale (R4) et L’Action renforcée en faveur des Forêts dans la région Med-Sahel (AFMS).

L’heure de mobiliser les moyens nécessaires

Sauf qu’à l’heure actuelle, il parait plus que jamais important de mobiliser les efforts à l’échelle du continent, d’échanger les expériences entre les pays. « Il importe que notre Continent s’exprime d’une seule voix, qu’il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu’il émette des propositions concertées en matière de lutte contre les changements climatiques », a insisté le Roi Mohammed VI. Le Souverain a également indiqué que le Maroc allait mettre son expérience et son savoir-faire au service de l’action africaine concertée tout en félicitant les actions déjà mises en place au niveau continental, à l’exemple de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (Triple A).

Pour une Afrique émergente et durable

Par ailleurs, les leaders africains ont insisté sur la mise en place des mécanismes nécessaires pour soutenir et accélérer la mise en œuvre des programmes phares, mobiliser les financements nécessaires pour renforcer la capacité d’adaptation du Continent et pour garantir la sécurité alimentaire, préserver son capital naturel et sa biodiversité et limiter les migrations climatiques.De même, des résolutions ont été prises lors de ce Sommet en faveur d’une Afrique émergente et durable. Il s’agit de l’Initiative Africaine pour les Energies Renouvelables (IAER), de l’Initiative pour la Conservation de l’Ecosystème du Bassin du Lac Tchad (ICEBLT), de l’Initiative pour une Croissance Bleue ou encore de l’Initiative pour la réalisation d’un Couloir Africain de l’Energie Propre (ACEC).

Le Maroc gagne la confiance de l’Afrique

Le Maroc a confirmé une nouvelle fois sa volonté de se positionner en tant qu’acteur incontournable du développement du continent, notamment en matière environnementale. Par ailleurs, ce Sommet a traduit la confiance de l’Afrique au Maroc. Une trentaine ont ainsi répondu présents à l’invitation lancée par Mohammed VI pour ce Sommet sur l’Afrique et les changements climatiques. Il s’agit des pays historiquement proches du Maroc tels le Sénégal, le Gabon ou encore la Côte d’Ivoire ; avec de nouveaux alliés diplomatiques qui ont également accepté l’invitation marocaine. A l’image notamment du Rwanda et du Nigeria qui ont récemment acté leur rapprochement avec le Royaume pour faire face ensemble aux grands défis des dérèglements climatiques et du développement durable sur le Contient.

Ban Ki-moon salue les efforts du Maroc

Présent à ce Sommet africain, le secrétaire général des Nations Unies a fait part, depuis son arrivée à Marrakech, d’une profonde admiration et d’un respect indéniable à l’égard de Sa Majesté Mohammed VI, du gouvernement et du peuple marocains. «Le Maroc est un pays membre important des Nations Unies, non seulement en Afrique et dans la région d’Afrique du nord et du Moyen-Orient, mais au sein du Concert des Nations», a affirmé Ban Ki-moon. Il l a salué par la même occasion les efforts du Maroc pour le maintien de la paix et de la sécurité. «Le Royaume a de tout temps donné l’exemple à travers ses institutions démocratiques et son action pour le développement durable en étant à l’avant-garde des efforts visant à relever les défis liés au changement climatique», a-t-il souligné.

COP22 : dernière chance

La COP22, c’est la « COP de l’action », ne cesse-t-on de répéter à Marrakech. Et avec ce Sommet, les Chefs d’Etat et de Gouvernement Africains tirent la sonnette d’alarme tout en signalant que cette COP se veut  la dernière chance pour retarder le changement climatique de façon efficace.

Kaoutar Khennach

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