Diaclases

On ne peut que compatir avec le peuple algérien frère. Le comportement de ses gouvernants révèle de plus en plus l’incapacité dans laquelle ils se trouvent à gérer avec responsabilité les affaires publiques du pays frère voisin.

Pratiquant la politique de l’autruche en interne et en externe, et pour se conforter dans la négation des problèmes dans lesquels ils se débattent, ils généralisent «la réalité algérienne» à l’ensemble de l’Afrique du Nord en usant de la diffamation et de la contrevérité. La manne pétrolière se réduisant, la paupérisation de la population s’accroissant, une très faible gouvernance doublée d’un autoritarisme de garnison; les Algériens souffrent de la mise à disposition de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour «le bon choix» de leurs gouvernants.

Mis en porte-à- faux par ses compatriotes qui la «sentent jusqu’à l’os», le préposé aux affaires non apparentes, souffrant d’une constipation chronique qui se voit sur son visage, préfère le mensonge à la vérité. Renégat au sang qui coule dans son corps, traitre aux aspirations des peuples du Maghreb, fomenteur de crises car magouilleur, irresponsable, indigne, inconséquent et vaniteux, il subira l’opprobre réservé aux déchets de l’Histoire.

Les âmes basses existent aussi chez nous. Ils usent de l’amalgame pour cacher leur fausseté et leur avilissement. Ne pouvant souffrir la mobilisation de la Jeunesse Socialiste pour participer à la 19ème édition du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, tenu à Sotchi la semaine dernière, les tartuffes du patriotisme crient au gaspillage de l’argent public. Les membres de la Jeunesse socialiste ne pouvaient négliger une rencontre internationale groupant vingt huit mille jeunes de 150 pays ; un forum de la jeunesse démocratique qui a toujours connu la participation des jeunes du Maroc.

La participation à cet événement n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais une ballade touristique. Elle a été toujours pour les militants de la Jeunesse Socialiste, et auparavant de la Jeunesse Marocaine du Progrès et du Socialisme, une occasion pour expliquer et défendre les nobles causes de notre peuple et ses aspirations pour la paix, la démocratie et le développement émancipateur.

Cela a été fait, avec d’autres organisations de jeunesse nationales, dans le pays de Fidel Castro, en Corée du Nord, au Venezuela de Chavez et en Afrique du Sud. C’est dans ce dernier pays que les manigances des adversaires des nobles causes de notre peuple ont abouti malheureusement à empêcher la participation de la jeunesse marocaine à la dix-huitième édition du festival tenue en Equateur. Les tenants du patriotisme verbal et conjoncturel auraient-ils aimé que l’on abandonne; que la politique de la chaise vide soit pratiquée ? Que ceux qui ont failli à plaidoyer pour les causes nationales de notre peuple, pour le respect de notre intégrité territoriale et pour la consolidation du processus démocratique dans notre pays, usent de retenue.

Leur méfiance sur l’utilisation de l’argent public à propos de la participation de la Jeunesse Socialiste au festival organisé par la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique à Sotchi est malvenue. Elle est douteuse ; mets en cause leur crédibilité et interpelle sur leur véritable motivation.

Sur un autre chapitre et en relation avec la conjoncture, les retards enregistrés dans la réalisation du programme «Al Hoceima Manarate Al Motaoassite» ont conduits à des limogeages. Pour user d’un vocabulaire en liaison avec la géologie, «tous les éléments responsables du déclenchement des instabilités» n’ont pas pour autant été éliminés. La gouvernance nécessaire au développement ne peut se limiter ni aux règlements de certains comptes ni à la corrélation partielle et orientée de la responsabilité avec la reddition des comptes.

Comme les couches géologiques constituant Al Hoceima, les organisations politiques empilées les unes à côté des autres au sein du gouvernement actuel sont «séparées les unes des autres par des contacts anormaux». Cette disposition structurale favorise le chevauchement. Gare à la formation qui sera «coincée tectoniquement», elle servira de semelle au mouvement général, au risque de se faire laminer. La reconfiguration du champ politique national entamée prépare le dépassement du rapport de forces issu des élections du 7 octobre 2016.

La crise sismique qui s’est exprimée par le limogeage de ministres et de directeurs d’offices ne constitue que l’une de ses phases. Cette reconfiguration peut atteindre des accélérations brutales ou rester lente et continue. Elle révèle aussi que l’instabilité de la majorité gouvernementale est due au fonctionnement de diaclases ouvertes en amont. Reste aussi à savoir en quoi tout cela va-t-il impacter la situation issue des manifestations populaires à Al Hoceima et leurs conséquences d’une part ; et d’autre part sur la mise en œuvre d’un nouveau modèle économique assurant un développement durable et inclusif capable de répondre aux aspirations légitimes de l’ensemble du peuple marocain et d’effacer les disparités territoriales. A suivre …

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