Eau, une priorité de la COP22

L’eau, son traitement, sa gestion, sont au cœur des débats de la COP22 comme le réchauffement climatique le fut pour la COP21. A la lumière des conséquences dramatiques du changement climatiques sur les ressources hydriques, le gouvernement marocain et ses partenaires ont dévoilé le, mercredi 9 novembre dernier, le «Livre Bleu sur l’Eau et le Climat».

A Marrakech, c’est la première fois dans l’histoire des COP que l’eau est au centre du débat. «Cela correspond parfaitement à la COP22, qui aspire à être une COP de l’action !», a déclaré Mme Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l’Eau du Maroc. «Nous devons maintenant prendre conscience de ce qui est en jeu, étant donné que l’insécurité de l’eau conduit à des conflits accrus, des tensions entre les populations, et provoque également des migrations qui menacent la stabilité globale».

Ainsi, la journée d’action pour l’eau créée dans le cadre de l’action climatique globale vise à attirer l’attention sur le secteur de l’eau en tant que pourvoyeur de solutions pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. En effet, dans 93% des contributions déterminées prévues au niveau national dans le cadre de la CCNUCC, les pays ont identifié l’eau comme un élément clé de l’adaptation. À cette occasion, le gouvernement marocain et ses partenaires ont dévoilé le « Livre Bleu sur l’Eau et le Climat », un résultat concret de la Conférence internationale intérimaire sur l’eau et le climat, organisée à Rabat en juillet 2016, en coopération avec le Gouvernement français et le Conseil mondial de l’eau. Cette publication rassemble les orientations et les recommandations formulées par la communauté internationale de l’eau pour la mise en œuvre des engagements climatiques et propose un large éventail de solutions concrètes et applicables par la gestion de l’eau pour l’adaptation et la résilience.

La justice climatique est également une priorité de la journée de l’action de l’eau, comme en témoigne le lancement de l’initiative « De l’Eau pour l’Afrique », créée par le Royaume du Maroc et soutenue par la Banque africaine de développement. Cette initiative vise à rendre justice à l’Afrique par l’adoption d’un plan d’action spécifique qui mobilisera différents partenaires politiques, financiers et institutionnels internationaux pour améliorer les services et la gestion de l’eau et de l’assainissement en Afrique, pour les personnes les plus affectées par le changement climatique. « Alors que l’humanité fait déjà l’expérience d’une pression démographique et socio-économique croissante, les récents épisodes climatiques extrêmes dans le monde ont ajouté de nouveaux niveaux de complexité dans la recherche de solutions. L’eau est l’une des ressources les plus touchées, mais l’eau apporte également des solutions à ces défis », a souligné Benedito Braga, président du Conseil mondial de l’eau.

africa-water-thumb6550607Enfin, les trois alliances pour les bassins, les mégalopoles et les entreprises, créées à la COP21 à Paris et fortement engagées dans l’action sur l’eau et le climat, qui représentent aujourd’hui plus de 450 organisations au travers du monde, ont signé un engagement commun à mobiliser conjointement leurs partenaires, à identifier et diffuser les bonnes pratiques et à soutenir le développement de nouveaux projets par les acteurs de terrain engagés dans l’adaptation et la résilience du secteur de l’eau.« L’adaptation des ressources en eau au changement climatique doit être organisée au l’échelon naturel du bassin des rivières national ou transfrontalier, des lacs et des aquifères, où l’eau coule de l’amont à l’aval et mobiliser tous les acteurs sur le terrain, notamment les autorités locales, les secteurs économiques et la société civile pour mettre en œuvre, en concertation et en temps voulu, une vision commune pour faire face aux défis du changement climatique », a précisé Roberto Ramirez de la Parra, président du Réseau international des Organismes de Bassin.

Kaoutar Khennach

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