Emprunt obligataire: BMCI renonce au remboursement anticipé

Après cinq ans de l’émission de son emprunt obligataire, la filiale de BNP Paribas, BMCI, voulait procéder à un remboursement anticipé. L’objectif est d’économiser une charge annuelle de près de 11 millions de DH au minimum. Toutefois, les Asset Managers ont exprimé une forte opposition à ce remboursement par anticipation, jugeant insuffisante l’offre de la banque. BMCI vient de renoncer officiellement à ce remboursement anticipé.

En effet, BMCI avait annoncé le remboursement en date du 22 novembre 2017 de la totalité des obligations subordonnées (Tier 2) émises le 22 novembre 2012. Ce remboursement qui porte sur un total de 750 millions de DH a été acté suite à la décision du Conseil de surveillance du 9 juin 2017 ainsi qu’à l’obtention de l’accord de Bank Al Maghrib le 11 octobre 2017.

Toutefois, dans un communiqué, la banque dit : «constater que toutes les conditions ne sont pas réunies pour pouvoir réaliser cette opération». En conséquence, «le Conseil de Surveillance réuni le 9 novembre 2017, a décidé de ne pas procéder au remboursement anticipé de cette dette subordonnée le 22 novembre courant, et ce, après avoir avisé les autorités compétentes». La banque aurait donc décidé d’arrondir les angles avec les gérants de portefeuilles. Certains menaçaient même de boycotter les prochaines opérations de haut de bilan de la banque, dont une est d’ailleurs en cours de placement.

Le remboursement de l’emprunt obligataire devrait donc se poursuivre dans ses conditions normales avec une échéance à 2022 et un remboursement in fine, en témoigne d’ailleurs le communiqué de la banque : «La BMCI rappelle que les dispositions de la note d’information relative à son emprunt obligataire subordonné restent applicables».

Pour rappel, BMCI voulait, à travers un remboursement anticipé, optimiser les charges d’intérêt car l’émission à tranche fixe donnait par exemple un taux d’intérêt de 6% quand celle qui est révisable annuellement était à 4,8%. Or actuellement, les taux d’intérêts des bons de Trésor ont baissé en moyenne de près de 150 points de base par rapport aux niveaux de fin 2012. De plus, l’autorisation de la banque centrale suppose que la banque respecte les ratios de solvabilité sans ce Tier 2. Au 30 juin 2017, les fonds propres représentaient 12,4% du total actif. Ainsi, BMCI Bank devait économiser une charge annuelle de près de 11 millions de DH au minimum, en supposant un refinancement dans les mêmes conditions avec l’unique impact de la baisse des taux.

K. Khennach

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