Environnement: les médias s’engagent

Le rôle des médias dans la protection de l’environnement et le développement durable se renforce. Une nouvelle charte, conçue par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) vient en effet d’être signée pour les mobiliser davantage dans ce chantier. Sont concernés les médias nationaux, tous supports confondus. Objectif : relever les grands défis qu’affronte le Maroc en matière de protection de l’environnement. L’idée de mettre en place cette charte a germé lors de la Cop22. C’était à l’occasion d’une rencontre organisée par la HACA autour du thème «les professionnels des médias, acteurs majeurs pour la protection de l’environnement».

Toutefois, l’implication des médias reste volontaire, comme l’a précisé Amina Lemrini El Ouahabi, présidente de la HACA, lors de la cérémonie de signature de la charte, mardi à Rabat. Parmi les signataires, la Soread 2M, la SNRT et Medi1 TV. S’y ajoutent, entre-autres, la fédération marocaine des éditeurs de journaux, le syndicat national de la presse marocaine et le groupement des annonceurs du Maroc.  En adhérant à cette charte, «les médias vont jouer un rôle primordial en termes d’information et de sensibilisation aux enjeux du développement durable», s’accordent à souligner les différents intervenants.

Le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, compte sur la presse pour exercer un véritable rôle de pression. Car, dit-il, la lutte contre la dégradation environnementale n’est pas uniquement une affaire du département en charge de ce secteur. En outre, Mezouar a également insisté sur la nécessité de traduire cet engagement en faveur de la protection de l’environnement en actions concrètes. «Cela devrait figurer dans le budget de l’Etat», a-t-il dit. Un clin d’œil au chef du gouvernement, également présent à cette rencontre, pour booster justement l’enveloppe consacrée à ce secteur dans les prochaines lois de finances. Les enjeux sont de taille.

«Il suffit de savoir par exemple que cette année, et depuis 2 août dernier, l’humanité vit à crédit après avoir a consommé, en seulement sept mois, toutes les ressources que la Terre peut produire en une année», prévient de son côté la présidente de la CGEM, Miriem Bensaleh Chaqroun. Sans oublier, ajoute-t-elle, la baisse drastique des ressources en eau disponibles au Maroc. Pour la patronne des patrons, le développement durable doit devenir la norme qui ne pourrait être effective que si elle est appliquée et partagée par tous. Dans ce chantier, le rôle des médias sera décisif. «Il faudra notamment adopter les outils nécessaires pour accompagner la stratégie nationale de développement durable 2030 à travers la sensibilisation, la diffusion de l’information et de programmes incitant à l’innovation», a insisté le chef du gouvernement. En tout cas, la charte de la HACA définit un nouveau rôle pour les médias, dépassant la simple transmission de l’information. En effet, les supports signataires s’engagent à jouer un rôle proactif à travers l’alerte et la conscientisation critique envers les citoyens et citoyennes ainsi que les décideurs en matière de politiques publiques.

De leurs côtés, les autres parties prenantes, notamment la CGEM, le CESE, et différents départements ministériels, devront soutenir les médias dans leurs efforts en faveur du développement durable. Il s’agira de répondre à leurs besoins, en leur facilitant notamment l’accès à l’information et à l’expertise diversifiée. Notons aussi que tous les départements ministériels ne pourront plus échapper à ce projet sociétal. En effet, un décret, qui sera examiné en conseil de gouvernement, leur impose d’adopter un plan en matière de développement durable.

Hajar Benezha

Related posts

Top