Essaouira fête un quart de siècle de musique et des rythmes électriques !

25ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde

DNES à Essaouira :  Mohamed Nait Youssef

Un quart de siècle de musique et des rythmes au profit de la culture ancestrale des Gnaoua a été magnifiquement fêté à Mogador. 25 ans déjà. Que de longs chemins musicaux parcourus. En effet, la cité des alizées, Essaouira a célébré la 25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Un temps artistique fort qui été marqué par une programmation musicale éclectique et rythmique. Toutes les musiques aiment Mogador. Du 27 au 29 juin prochain, la ville des vents et des mouettes a retrouvé ses mélomanes et amoureux des sonorités des maâlems Gnaoua et celles des musiques du monde.

La parade d’ouverture : une fête colorée…

Ambiance festive. Un écrin lumineux. A Bab Doukkala, et comme le veut la tradition, le bal de la 25ème édition du festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira a été donné, jeudi 27 juin. Il est 18h. Les mouettes dominent un ciel bleu et dégagé. En effet, sous les regards bienveillants et assoiffés de l’art des publics ayant afflué nombreux, les Maâlems Gnaoua, issues de différentes régions du pays et vêtus de tenues traditionnelles et multicolores, ont donné le ton des festivités. La cité s’est réveillée sur les rythmes des karkabous, tambours, guembris…  Tout le monde y était. En effet, cette ouverture en grande pompe a été marquée par la présence de nombreuses personnalités éminentes, entre autres, le Conseiller de SM le Roi et président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, André Azoulay, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, l’ancien chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, la directrice et productrice du festival, Neila Tazi.

«Le Festival Gnaoua est désormais un événement historique témoignant de la singularité et de la diversité de notre culture dans la scène artistique mondiale. Il est devenu une école vivante pour le rayonnement artistique et la coexistence entre les cultures. », a souligné la directrice et productrice du festival, Neila Tazi.

Et d’ajouter : « l’inscription de Gnaoua en tant que patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO représente une reconnaissance internationale de sa valeur artistique et culturelle dans un pays où l’industrie culturelle et créative est devenue un levier du développement économique, conformément aux Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI».

La fête battait son plein. Les rythmes déambulent dans les ruelles annonçant l’ouverture du festival. Ainsi, le public n’a pas manqué son rendez-vous musical phare en célébrant un moment fort désormais essentiel dans la programmation de cette manifestation musicale internationale, où les cultures, les rythmes et les sonorités se mélangent pour le grand plaisir des mélomanes.  

«Le festival est une occasion pour retrouver le public, célébrer la musique et rendre hommage à l’art ancestral de gnaoua », témoigne  le maâlem Abdelmalek.

Des concerts électriques…

La musique était partout. Durant trois jours, la cité des Alizés a bougé aux rythmes des maâlems, mais aussi des grands noms de la scène musicale internationale.  Sur les différentes scènes du festival, les amoureux de la musique ont partagé des moments musicaux intenses et joyeux. Comme à l’accoutumée, une ouverture en grande pompe était, jeudi 27 juin, l’un des temps forts du festival fort du festival. En effet, sur la scène Moulay Hassan, la fusion des Maâlems Hassan Boussou, Moulay El Tayeb Dehbi et la Compagnie Dumanlé, Nino de Los Reyes, Sergio Martinez et Ile Aiyê a déclaré ouvert le festival sur une note électrique et joyeuse. Par ailleurs, le périple musical a pris son chemin avec les sonorités des maâlems tels que Abdeslam Alikkanen, Said Kouyou. En outre, le virtuose sénégalais Alune Wade et le Maalem Abdelmalek El Kadiri ont mis le feu sur scène. Ce fut un instant de fusion et surtout de grande qualité musicale. La ville a reniflé un air musical. La preuve : d’autres lieux, entre autres, dar souiri ou encore Bayt Dakira ont abrité des concerts intimistes donnés par les maâlems Hamid Dkaki, Mokhtar Guinea, Abdellah El Hommadi et Rachid Ladhass.  «C’est ma séance de thérapie annuelle. J’aime beaucoup cette ville qui me charme, et c’est un bonheur d’assister à ce festival. », a souligné une touriste française habituée du festival.

Des musiques et des mélodies rythmées…

Le deuxième jour des festivités a mis les rythmes et les fusions au cœur de la programmation assez riche et diversifiée. À la mythique place horloge, Hmadcha of Essaouira a entamé la série des concerts du soir. Le cœur battant de la ville a bougé aux sonorités des groupes tels que Issaoua of Essaouira à A El Khaima ou encore Ile Aiyê à la Sqala. À borj bab Marrakech, le public a eu droit à un concert de fusion exceptionnel livré par Ablaye Cissoko & CordaBa et Mehdi Qamoum. La même scène a abrité les talentueuses Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbouktou. Il est 20h. La place Moulay Hassan est archicomble. Et pour ouvrir le bal de la soirée du vendredi 28 juin, c’est le Maalem Mohamed Boumezzough qui en assurait brillamment cette tâche. Par la suite, c’est le groupe The Brecker Brothers Band Reunion venu des États-Unis qui a mis du charme sur scène. Et ce n’est pas tout.  La fusion du Maalem Mohamed Kouyou et Rhani Krija, Guimba Kouyate, Jon Grandcamp, Kike Perdomo Mehdi Chaib et HBS Trumpet a enflammé le public en mélangeant les rythmes gnaoua, jazz, afrobeat… Le meilleur est pour la fin ! Le très attendu artiste palestinien Saint Levant a poétisé par sa voix et sa prestation singulière le concert de clôture de la deuxième journée. Par le biais de ses paroles et ses chansons, il a transmis depuis Essaouira un message fort de tolérance et de soutien pour la Palestine.

Une édition exceptionnelle, une clôture en apothéose…

Le rideau est tombé, samedi 29 juin, sur la 25ème édition du festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira, clôturant en beauté trois jours de festivités, de partage et de bonheur musical. En effet, c’est à la scène de Moulay Hassan que le Maâlem Ismail Rahil a annoncé la couleur d’une soirée vibrante et rythmée. Il fallait attendre un moment pour que la vedette de cette édition, la chanteuse espagnole   Buika monte sur scène pour transporter le publicà ses univers musicaux envoûtants. En outre, d’autres stars de la scène musicale internationale à savoir Bokanté et Maâlem Hamid El Kasri ont séduit les publics avec des fusions entre le Jazz et les rythmes gnaoua. Par ailleurs, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde, c’est aussi les jeunes qui créent l’événement. La preuve : cette manifestation musicale a drainé de plus en plus de jeunes festivaliers et mélomanes qui fluent chaque à Essaouira pour célébrer la vie et la musique. Le jeune public est désormais l’une  des spécificités du festival.

Un message fort et soutien total à la Palestine…

Essaouira, comme disait l’autre, est la cité heureuse. Elle est l’exemple de la ville ouverte sur le monde, mais aussi fédératrice et porteuse de messages de paix, de tolérance et de vivre-ensemble. La 25ème édition du festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira en est en effet une occasion pour adresser un message de soutien au peuple Palestinien en ces temps de guerre difficiles. « Depuis le cœur de la ville d’Essaouira nous adressons un message de solidarité totale à la Palestine et au peuple palestinien et un message de paix au monde.», a affirmé Neila Tazi.

Un forum, des débats fructueux :

C’est désormais un rendez-vous incontournable. La 11e édition du Forum des droits humains du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, organisée en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), a mis l’accent sur une thématique d’actualité : «Maroc, Espagne, Portugal : une histoire qui a de l’avenir». Ainsi, le débat et la musique  se sont réunis pour ouvrir de nouvelles perspectives  par le truchement de l’art et de la culture.  Aujourd’hui, certes, les regards sont tournés vers l’organisation conjointe de la Coupe du monde 2030. Par ailleurs, les organisateurs a mis les lumières sur   la richesse et la complexité des relations qui unissent le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Dans ce cadre, le Forum a invité une vingtaine de personnalités qui ont débattu des sujets liés à l’histoire commune, à la place et au rôle des diasporas, à la mobilité, à l’impact du Mondial 2030 sur les questions de voisinage. «C’est un forum qui s’est imposé comme un espace majeur de notre festival est devenu incontournable», a déclaré Neila Tazi, la Directrice et productrice du festival.

Ainsi, le forum qui a été marquée par la présence de José Luis Rodriguez Zapatero, ancien Premier ministre espagnol, a mis l’accent sur l’importance des relations entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal, sur tous les plans : culturel, sportif, diplomatique,  économique et historique.

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