Le fonctionnement de la banque participative au Maroc sous la loupe

Il est tout autant important que les acteurs constituant l’écosystème de la finance participative se préoccupent des conditions d’accouchement du – tant attendu – nouveau-né.C’est ainsi queBank Assafa, en collaboration avec l’Institut Al Maali, a organisé un séminaire de formation, le 14 septembre dernier à Casablanca, dont l’objectif est d’expliquer les grands principes de l’écosystème de la finance participative, en particulier la banque.

«Le concept de finance participative ne se limite pas à la banque. Il existe trois grands compartiments. Le premier est la banque ou l’intermédiation financière. Le deuxième compartiment est l’assurance Takaful. Le marché des capitaux constitue le troisième compartiment de la finance participative. Une première partie concerne la banque : les sukuks», précise WailAaminou, directeur général du cabinet Al Maali Consulting Group au Maroc. Et de préciser : «Aujourd’hui, la finance participative dans le monde, y compris le Maroc, est dominée par la banque». Concrètement, qu’est ce qu’une banque participative? En réalité, les banques participatives sont un nouveau outil de financement de l’économie, non par le système de prêt à intérêt, mais par la participation à l’investissement et aux risques de contrepartie qu’elle engage, ou par l’achat-revente de biens et d’équipements et au risque commercial, fort limité, que ce mode engage. Dans ces deux catégories d’opérations, la banque réalise bien un produit net bancaire, par les bénéfices et plus-values dans le premier cas, et par des marges commerciales dans le second. « Oui, la banque participative gagne des marges sur les opérations de financement. Pour une simple raison : la banque participative n’est pas un organisme social. Elle travaille dans un cadre à but lucratif », souligne Wail Aaminou.

Par ailleurs, Wail Aaminou n’a pas manqué de préciser que la «Mourabaha» n’est pas le seul produit de la banque participative, mais c’est le produit le plus populaire chez les clients. En effet, la «Mourabaha», ou vente avec marge bénéficiaire, est un contrat de vente où la banque acquiert sur demande d’un client un bien d’une tierce partie en vue de lui revendre moyennement une marge de profit convenue d’avance. Toutefois, les banques participatives, notamment au Maroc, proposent d’autres produits. Il s’agit du «Ijara», comme son nom l’indique un contrat par lequel la banque participative met en location un bien en sa possession pour le compte d’un client en contrepartie d’un loyer fixe ou variable. Dans le cas où le prix est variable, il est obligatoire de mentionner dans le contrat les modalités de sa variabilité, tout en précisant les seuils minimum et maximum du loyer. La «Moucharaka» : la banque participative peut participerau capital d’une société pour financer un projet nouveau ou existant. Sa particularité est que la banque partage avec son client à la fois les bénéfices et les pertes éventuelles, selon leurs parts dans le capital, sauf si les deux partenaires décident de procéder différemment. La «Moudaraba» : ce produit permet à l’établissement de mettre à la disposition d’un client une somme d’argent pour la réalisation d’un projet. La responsabilité de la gestion de ce dernier revient au client. Contrairement à «Moucharaka», les bénéfices sont partagés, mais les pertes sont entièrement à la charge de la banque, sauf dans un cas avéré de négligence, mauvaise gestion, fraude, etc.  Puis «Salam», qui est un contrat permettant à la banque d’accorder un montant donné, en sa qualité d’acheteur, à un client en sa qualité de vendeur. Ce dernier s’engage en contrepartie à livrer ultérieurement à l’établissement une marchandise dont les spécificités et le délai de livraison sont précisées sur le contrat.

Coté assurance, «pour ce qui est de«Takaful», le cadre législative est là. Nous n’attendons que la publication des circulaires pour la mise en service de ce produit», déclare Wail Aaminou. Et de poursuivre : «Le délai ne devrait pas dépasser 4 mois». En effet, l’expert explique qu’il n’y aura pas un blocage de financement et ce, même si le «Takaful» n’a pas été lancé. Aujourd’hui, les banques participatives peuvent avoir un engagement du client à souscrire à une assurance.

Kaoutar Khennach

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