Nuisances sonores, encombrement, émission de gaz à effet de serre, détérioration de la qualité de l’air respiré … la liste des effets de la pollution atmosphérique générée par la croissance du trafic motorisé en milieu urbain ne se dénombre pas. La journée sans voiture est une occasion pour les citoyens de se passer de leurs véhicules à quatre roues et utiliser d’autres moyens de transport non polluant.
Cette journée mondiale, célébrée le 22 septembre, a pour but de sensibiliser les citoyens à la protection de l’environnement, à rendre l’espace public moins pollué et de réserver les rues aux piétons, aux cyclistes et à des activités, telles que la marche, le jogging, la course à pied ou à vélo. Elle invite aussi les citoyens à mieux profiter d’une ville aux rues vidées des véhicules tonitruants.
« J’entends parler de cette journée, mais elle reste mal connue du grand public. D’où le rôle des médias pour une meilleure sensibilisation des citoyens », a lancé Najat, âgée de 34 ans, mettant en avant le rôle des réseaux sociaux comme un excellent moyen pour informer les citoyens sur l’événement.
Abandonner sa voiture pour une journée pourrait s’avérer difficile, voire impossible pour certains. L’organisation d’une telle manifestation pédagogique, qui se veut un moment de détente, est intimement liée à l’amélioration continue de l’offre du moyen de transport en commun, a renchéri la jeune femme, ajoutant que cette manifestation permet de découvrir d’autres modes de déplacement dans un environnement plus sain.
Cette action écologique vise à sensibiliser les gens quant aux problèmes causés par la circulation des véhicules dans les grandes villes, à savoir la pollution due aux émanations de gaz toxiques nuisibles à la santé et responsables d’une part importante de maladies cardiovasculaires, respiratoires, cutanées, ce qui conduit à une augmentation du nombre de décès dans les zones concernées.
«La plupart des villes marocaines souffrent de problèmes environnementaux, on parle souvent des déchets qui ont un impact négatif sur l’esthétique de la ville et qui peuvent avoir parfois des conséquences sanitaires négatives », a souligné, dans une déclaration à la MAP, le président du réseau Casa Environnement, Said Sebti, à l’occasion de la journée sans voiture. « On constate que les décès dus à la pollution de l’air sont beaucoup plus importants dans les grandes villes comme Casablanca. Dans les villes, la pollution de l’air est due en grande partie au transport. Il faut savoir, par exemple, que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que les gaz d’échappement des véhicules sont classés cancérigènes », a fait savoir M. Sebti, notant que cette Journée est une occasion pour sensibiliser les responsables et la population aux dangers de la pollution de l’air et d’essayer de trouver des solutions pour lutter contre ce phénomène.
Au niveau des responsables, il est important d’encourager les véhicules électriques en commençant par les bus et les taxis, d’augmenter les rues piétonnes, créer et protéger les pistes cyclables sans oublier l’augmentation des espaces verts qui font défaut alors qu’ils sont essentiels pour oxygéner la ville, a-t-il indiqué.
Du côté des citoyens, «nous espérons les sensibiliser pour éviter le plus possible l’utilisation de leurs voitures personnelles. Il faut favoriser la marche à pied et le vélo et utiliser les transports en communs tels que le Tramway et les bus », a ajouté M. Sebti.
Pour sa part, Aziz El Fekkaki, président fondateur de l’association « Jeunes du 21ème siècle” qui appelle les Rbatis à célébrer la journée sans voiture, a confirmé le rôle important de cette manifestation dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre susceptibles d’altérer la santé de la population.
Le but de cet événement est de favoriser la prise de conscience collective et d’agir contre les nuisances générées par la croissance du trafic motorisé en ville, a précisé El Fekkaki, ajoutant que tous les véhicules à moteur sont concernés par cette action, sauf, les voitures électriques, les vélos et les véhicules de secours.
Rappelons que les premières expériences de Journées sans voiture ont vu le jour au moment de la crise du canal de Suez en 1956 qui avait contraint certains pays à prendre des mesures drastiques pour économiser du carburant. En Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, ces mesures prenaient la forme de dimanches sans voiture entre novembre 1956 et janvier 1957.
Ces opérations ont refleuri en 1973 sous l’effet de la crise pétrolière, mais c’est l’Islande qui a officialisé l’initiative en 1996 à Reykjavik où une journée sans voiture avait été célébrée afin d’encourager les citoyens à une mobilité plus propre, plus agréable et moins dangereuse. Depuis 1998, l’initiative s’est généralisée à l’échelle européenne dans le cadre d’une Semaine de la mobilité.
Soukaina Oumerzoug (MAP)