La chamelle : mammifère extraordinaire

Le dromadaire, animal idéal  pour valoriser les ressources végétales des écosystèmes désertiques

Par Azzouha El Arrak,Chercheur dans le domaine lait de chamelle

Le dromadaire est l’animal domestique par excellence des déserts caractérisés par une longue période sèche et chaude souvent supérieure à huit mois et par des précipitations rares et faibles comprises entre 50 et 550 ml / an.

L’effectif mondial en chameau s’élève à près de 38 millions têtes selon le recensement 2019 publiés par l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO.

La répartition géographique de dromadaire se fait essentiellement dans les zones désertiques, tropicales, subtropicales, arides et semi-arides qui se révélèrent pour eux un excellent biotope.

Source : (Faye B., 2020. How many large camelids in the world? A synthetic analysis of the world camel demographic changes. Pastoralism: Res. Pol. Pract., 10, 25;
https://doi.org/10.1186/s13570-020-00176)

Le dromadaire peut ne pas boire pendant huit à dix jours et perdre 30 % de sa masse corporelle par déshydratation.

Traditionnellement, l’élevage du dromadaire est de type extensif, c’est l’animal le plus adapté aux conditions des milieux très difficiles ; cette exceptionnelle résistance résulte de plusieurs particularités anatomiques et physiologiques. Ainsi lorsque l’animal dispose de fourrage vert, il peut rester en saison tempérée plusieurs mois sans s’abreuver en période très chaude, il peut ne pas boire pendant huit à dix jours et perdre 30 % de sa masse corporelle par déshydratation.

Cette sobriété remarquable résulte de l’existence d’un métabolisme de base très lent ainsi que de plusieurs mécanismes assurant une économie en eau. Les pertes par la respiration et la transpiration sont très réduites en raison de la possibilité que possède le dromadaire de supporter sans difficulté apparente une variation de sa température interne de l’ordre de 6 degrés Celsius. Ainsi la chaleur excédentaire accumulée en périodes très chaude pendant le jour ou à la suite d’un travail musculaire intense, est restituée ultérieurement par rayonnement, conduction et convection lorsque l’animal est au repos et lorsque l’atmosphère se refroidit pendant la nuit.

Le dromadaire se caractérise parmi les autres ruminants par la variété de son régime alimentaire, il peut indifféremment se nourrit de plantes herbacées, d’arbustes de pousses d’arbres et même de cactées et de noyaux de dattes. Pendant la saison sèche, il ne dispose le plus souvent que de plantes desséchées ou épineuses, pauvre en protéines mais très riches en fibres et en celluloses. Contrairement aux autres mammifères, le dromadaire possède des structures anatomiques très particulières au niveau des reins qui limitent considérablement l’élimination d’urée par les urines, l’élimination d’urée sanguine est assurée par perméabilité sélective au niveau des parois de l’estomac et de l’intestin ; cette urée est ensuite assimilée par la microflore de ces cavités pour assurer la synthèse protéique selon des auteurs .

Cette exception d’adaptation à la sécheresse et la coexistence aux conditions climatiques dures font du dromadaire l’animal idéal capable de valoriser les maigres ressources végétales des écosystèmes désertiques.

La répartition géographique de dromadaire se fait essentiellement dans les zones désertiques, tropicales, subtropicales, arides et semi-arides qui se révélèrent pour eux un excellent habitat.

Quant à la production laitière cameline et selon les références de différents auteurs, la durée de lactation chez le dromadaire varie de neuf à dix-huit mois avec des rendements en lait compris entre huit cent (800) et trois mille six cent (3600) litres. En fait, la production laitière varie d’un cheptel à un autre et au sein d’un même cheptel selon des facteurs intrinsèques et extrinsèques différents.

Des facteurs physiques qui présentent l’un des paramètres qui permettent d’évaluer la qualité du lait et ses aptitudes technologiques. Généralement ces facteurs sont similaires à ceux d’autres mammifères principalement le lait de vache (acidité, Ph, densité, vitamines, matière grasse, les glucides…etc.). Mais ce qui est surprenant d’après la lecture de la composition vitaminique du lait du dromadaire et du tous les laits des autres mammifères, c’est que celui du lait de chamelle se considère le plus riche en vitamine C connue par ses rôles thérapeutiques.

La deuxième composition importante dans ce lait c’est la Niacine ; 461,00 μg%g chez le dromadaire contre 93,00 μg%g chez la vache. La Niacine représente tout simplement la vitamine B3 connue par sa résistance à la cuisson et son rôle dans la libération d’énergie en participant à un métabolisme énergétique normal ainsi que dans le maintien d’une peau normale, en plus de son intervention également dans le bon fonctionnement du système nerveux.

Certainement le chameau est une créature étonnante mais à mon avis le lait de chamelle est un don divin surtout en faveurs les personnes vivantes dans les zones désertiques où les conditions climatiques difficiles.

Quant à l’aptitude à la transformation du lait de dromadaire ? Les différentes études sur la question de l’aptitude de lait de chamelle à être transformé montrent que le processus est complexe et dépond de la définition et la détermination du point dont ce lait peut être transformé en produit fini ayant des caractéristiques organoleptiques optimales et acceptable par le consommateur en comparaison avec les autres laits principalement le lait de vache. En comparaison avec ce dernier, le lait de dromadaire présente une aptitude à la transformation médiocre vu la différence au niveau de la composition physique et chimique des deux laits. La lecture de cette composition et son analyse peut nous aider à déchiffrer la complexité de la transformation du lait de chamelle, sujet peut être traité dans notre prochain article.

Étiquettes
Top