La ministre du Tourisme sort de son breuil!

Après deux semaines de prise de pouls du secteur, la ministre du tourisme qui vient d’être flanquée à la sauvette, dans un ardu examen, rassemble, pour la première fois, le contingent de l’industrie des voyages du pays.

L’histoire de se mettre dans le bain de cette nouvelle aventure dont les destinées échappent toujours à davantage de clarté et de gouvernance. Il est bien connu que la dame à charge de ce dossier épineux, s’est longue ment éperonnée les turbos dans les dédales de la gestion entrepreneuriale, au top niveau. Nonobstant, le cheval dont elle détient aujourd’hui le harnais, risque de la désarçonner, en raison de la spécificité des  galops de l’équidé. En effet, par son univers spécifique, empreint de fibres sociétales, de substances relationnelles et d’aléas peu maîtrisables, le tourisme est surtout une affaire de professionnels aguerris qui y ont roulé leur bosse.

Sans avoir nullement l’intention de jouer le trouble-fête, il convient de constater qu’en dépit de son excentricité, la femme aurait, à coup sûr, la latitude de mettre à profit ses acquisitions managériales. Son avènement coïncide à présent avec le débat houleux sur le projet de loi de finance dont certains passages, notamment la taxation abusive, à travers l’impôt sur les sociétés, suscitent un large désappointement dans le monde de l’entrepreunariat.

A croire les réactions de la confédération nationale de tourisme, les conclusions prometteuses issues des assises de la fiscalité, organisées en mai 2019, avaient convenu que les entreprises étaient excessivement surtaxées et qu’une révision connaîtra sûrement une tendance baissière. Or, rien ne fut fait dans ce sens, du moins sur cette première mouture de la loi de finance, en âpre discussion sous la coupole du parlement. Les professionnels du secteur se sentent alors frustrés de cette restriction à laquelle leur domaine est exclusivement soumis.

En fait, ils auraient espéré qu’à l’image des sociétés basées aux zones d’accélération industrielles dont l’imposition est réduite à 15%, le secteur du tourisme se serait aussi adjugé le même traitement, en tant que levier productif, générant les devises pour contribuer à tenir l’équilibre de la balance commerciale. De même, la taxe locale aura connu le statu quo, alors que l’IS aurait de plus, crucifié l’hôtellerie sur une hausse de presque 3%. Le projet semble carrément ignorer les requêtes que les opérateurs ne cessent de brandir sur tous les toits. Il a l’air de perdre de vue le caractère «industriel» du tourisme, d’autant plus qu’il s’érige en pourvoyait des devises et de générateur d’emploi,hurlent les acteurs de l’industrie touristique.

Même s’il est devancé par une destination comme l’Egypte, en termes de recettes, le secteur est au perchoir africain, en matière de drainage de clientèle. Et ce n’est pas avec les taxes tous azimut (taxe professionnelle, taxes de séjours, taxe de débit de boisson, taxe de promotion touristique, taxe sur les enseignes,…) que l’on pourra garantir sa compétitivité envers ses concurrents. La nouvelle patronne du domaine aura-t-elle assez d’aura et de cran pour taper fort sur la table de l’argentier qui n’est autre, en fait, que son compagnon «technocrate» peint pour la circonstance?

Du pain sur la planche pour la nouvelle hôte du champ politique!

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