Que croire, que ne pas croire? La presse écrite dite «autonome» et en particulier le volet digital, dans sa globalité, sentirait le roussis, dans le champ médiatique de notre pays, sous ses diverses formes.
Sans avoir aucunement l’intention de généraliser ce constat, on ne fait que manipuler l’information, intoxiquer voire envenimer cette mission sociétale. Aussi, fait-on fi de ce qu’on s’accorderait à dire, à cor et à cri, «l’éthique» de la pratique journalistique. A longueur de journée, la diffusion du «produit informationnel» déferle sur les tribunes et les réseaux, semant à tort l’amalgame et débitant à flot le dénigrement. Sans aucun souci de déontologie, cette presse qu’on a communément l’habitude de qualifier de «caniveau», verse, finalement, dans le bas-fond qui nuit à grosses sornettes, à un pays, en quête de tous les ingrédients de l’émergence.
Le pire dans cette affaire sordide, c’est qu’on ait, de plus en plus, quasiment tendance à assener des coups cinglants aux valeurs de probité et de crédibilité, au profit des scélérats, constamment à l’affût de la malveillance. On fustige, chaque jour, telle personne ou telle institution, afin de soutirer bassement une «enveloppe» hideuse ou un registre immonde.
Certains versent dans la calomnie ignoble, dès qu’on leur refuse un «bon de commande» ou une quelconque «largesse» en leur faveur. D’autres tombent abjectement dans les filets de la propagande miteuse, au profit de leur maître, sans nul respect d’autrui, au point de se retrouver avec autant de clients corrompeurs que de journalistes corrompus.
Au moment où certaine presse partisane, sérieuse et intègre, trouve toutes les peines du monde à joindre les deux bouts, son homologue piteuse se frotte les mains de leur gabegie ignominieuse. Face à ce vil aplatissement, on est plutôt tenté de dire que le métier de «la mère des corvées» est devenue, comme par hasard, celui des «sans métiers». Une foule d’intrus s’y adonne pour se remplir le «goinfre» dans les festins copieux ou encore pour se faufiler dans les rangs des notabilités de toutes espèces, en vue de «picorer» quelques miettes de la fiesta.
De ce fait, le rôle de la presse, celui de relèvement du niveau de conscience du citoyen et de propagation des vertus des continences, est sévèrement piétiné par des agissements nauséeux de certains impudents de cette profession noble et décente. On ne saurait alors prétendre relever le défi ardu du recouvrement des «grandes valeurs» de la société si on continue à tolérer les flétrissures de la presse nationale, en toute complaisance et impunité. Du pain sur la planche pour rincer ce linge, en mal de souillures crasseuses!