La sécheresse a sérieusement affecté la campagne agricole 2015/2016. Après une année 2015 record, la production céréalière a chuté de plus de 70% pour s’établir à 33,5 millions de quintaux contre 102 millions de quintaux une année auparavant. La valeur ajoutée agricole affiche, quant à elle, une baisse de 7,3% et se situe à 110 milliards de dirhams précise un communiqué du ministère de l’Agriculture.
La résilience du secteur agricole prend de l’ampleur. C’est ce que laisse croire le ministère de l’Agriculture. Les derniers chiffres annoncés mardi par le département d’AzizAkhannouch, le confirment. Les retombées du Plan Maroc Vert commencent à se faire sentir sur la campagne agricole. La contraction de la valeur ajoutée agricole est désormais limitée grâce à l’utilisation des nouvelles techniques d’économie d’eau. Ainsi, avant la mise en place du PMV, la baisse de valeur ajoutée du secteur avait enregistré dans les années 1990 et début 2000, pour une campagne similaire des taux variant de -30% à -41% pour l’année 1995.Le département de l’agriculture se réjouit, par ailleurs, du maintien de la valeur ajoutée agricole qui reste supérieure de 10% par rapport à 2006 en dépit du recul de la production céréalière de 70%. Rappelons que durant la campagne 2009, qui a été marquée par une production céréalières record de de 102 Millions Qx, la valeur ajoutée agricole était de 100 milliards dirhams avait atteint 100 milliards de dhs.
La campagne agricole 2015/2016 est qualifiée des plus faibles campagnes céréalières depuis 30 ans. En effet, avec 198.7 mm, soit un déficit de 42,7% par rapport à une campagne moyenne et de 45,5% par rapport à la campagne précédente, la campagne actuelle affiche le volume pluviométrique le plus faible des 30 dernières années, rapporte la note du ministère.Et d’ajouter que la campagne agricole 2015/2016 a connu 98 jours sans pluies durant la période novembre-février (cycle de croissance des céréales), soit la période sèche la plus longue enregistrée.
Les statistiques du ministère de l’agriculture sur la production prévisionnelle pour cette saison estiment la production du blé tendre à 18,6 millions de quintaux contre 8,7 millions de quintaux pour le blé dur et 6,5 millions de quintaux pour l’orge.
Du côté des légumineuses d’automne, le constat fait état d’une contraction de 40 à 60% de la production. Contrairement à l’arboriculture fruitière qui affiche une progression évaluée a +15% soutenue par l’olivier et les agrumes dont la production a augmenté de respectivement +24% et +7%. Concernant la betterave à sucre et les cultures oléagineuses, une progression de 5% est observée.
Les prévisions tablent sur une tendance haussière moyenne de l’ordre de 4% dans la filière de l’élevage et des cultures fourragères. Cette croissance a été possible grâce à la performance de la production laitière dans les zones irriguées, la conversion d’une partie des superficies céréalières en fourrages et l’amélioration des disponibilités fourragères dans les principales zones de parcours steppiques et de montagnes indique le communiqué.
Fairouz El Mouden