La ruée vers le marché russe : Diversifier la clientèle touristique

On a bien le sentiment que les décideurs du tourisme du pays mettent le cap sur le marché de l’Est du vieux continent, en particulier de la Fédération de Russie. Nombre de mesures furent entreprises, dans ce sens, notamment la mise en place des liaisons directes en partance de la capitale des ours, vers les destinations du royaume, plus spécialement la première station balnéaire qu’est Agadir.

Pour consolider encore davantage cette impulsion, le Maroc compte prendre part, en grand nombre, au salon du tourisme de Moscou (MITT). En effet, ce rendez-vous annuel touristique est en passe de s’ériger en point de mire des marchés les plus huppés du globe, d’autant plus que les russes, avec plus environs vingt millions de visiteurs par an, pulvérisent tous les suffrages des voyages.

En fait, le marché de l’Europe de l’Est, de plus en plus attractif, de par son potentiel porteur dans des contrées émettrices comme la Russie et la Pologne, se positionne parmi les plus prisés de la planète. La diversité du produit Maroc, bien confortée par la stabilité politique et l’originalité hospitalière, est prédisposée à séduire les mordus russes et bien d’autres qui prennent d’assaut le pavillon marocain, joliment pavoisé pour la circonstance.

Cette singularité qui n’arrête pas de s’affirmer, d’année en année, dans cette prestigieuse foire, se hissant parmi les cinq premiers au monde, est amoureusement étoffée par des professionnels aguerris, ayant toujours cru à ce jaillissement russe, en matière de tourisme, surtout que le voyageur russe est bon vivant, dépensant sans compter, à hauteur d’une dizaine de fois de plus que son homologue germanique, à titre d’exemple (dépense moyenne d’un client russe est de 200 euros pour une moyenne européenne de 125 euros).

Conscients de leurs atouts, en termes de donnes naturelles, climatiques et infrastructurelles, les opérateurs du tourisme marocain mettront, sans doute, le paquet, en valorisant tout ce package d’envergure. Grâce à cette présence permanente dans ce salon prometteur et à cet acharnement continuel, le marché russe s’est nettement amélioré en réalisant davantage de prouesses, ces derniers temps dans notre pays. Cependant, ces progressions remarquables du reste sont loin de répondre aux aspirations nationales, si l’on sait que les capacités de promotion et de communication ne sont pas tout à fait mises à contribution pour vendre des stations saisissantes, consolidées par un havre de paix et de quiétude inégalables.

Lorsqu’on sait que des destinations comme l’Egypte reçoit plus de 2 200 000 de touristes russes par an, quoique des divers bouleversements bousculent ces taux, la Turquie en abrite plus de 2 370 000, on se trouverait bien embarrassé devant ces chiffres ahurissants, comparativement aux nôtres qui ne dépassent pas les 55 000 clients russes annuellement, dans les meilleurs des cas. De quoi s’arracher les cheveux devant une telle disparité.

Il est bien vrai que nombre de paramètres expliquent cette différence cinglante, notamment la proximité géographique, cas d’Istanbul ou Antalya,  ou encore la proximité historique, cas de Charm Cheikh. Toutefois, nombre de démarches accéléreront, à coup sûr, la multiplication de nos performances auprès du marché russe, en particulier la mise en marche des dessertes directes avec la signature d’une convention entre la RAM et Aeroflot,  l’ouverture d’une délégation ONMT à Moscou, la mise en relation de Tours Opérateurs russes de gros calibres et le renforcement des workshops, des éductours, des salons…afin d’atteindre, dans un premier tours, le taux de 500 000 visiteurs russes en fin de cette année.

A moyen terme, le Maroc pourrait toujours prétendre, dans le cadre de la vision 2020,  parvenir à 4 millions de clients russes pour une population de ce « continent » près de 145 millions d’habitants.

Cela parait être utopique, mais le génie marocain a toujours été au rendez-vous, confortée par la dynamique de la régionalisation avancée, fortifiée par des réformes constitutionnelles de taille, seraient, à coup sûr, des leitmotivs de haute stimulation. Du pain sur la planche pour un secteur considéré, au fait, un levier majeur du développement national. Le Maroc comptera encore, sur ses compétences humaines, ses fondements démocratiques et ses patrimoines de rêve.

Saoudi El Amalki

Top