La situation des droits de l’Enfant et des personnes handicapées méritent une intervention rapide

Depuis la ratification de la Convention des Droits de l’Enfant (CDE) en 1993, le Maroc a réalisé des progrès majeurs. Toutefois, la mise en place et la défense des droits de l’Enfant exigent un effort de veille important et constant, de manière à évaluer les acquis et les barrières, notamment en matière de réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), d’environnement social protecteur et de mise en application des politiques existantes.

L’analyse de la situation du pays basée sur les droits des enfants axée sur l’équité vise à accroître la compréhension et l’identification des actions nécessaires pour faire face aux problèmes touchant leur réalisation. La réalité est bien évidente. La situation des droits de l’Enfant au Maroc est encore en retard et nécessite une intervention rapide. Le dernier rapport de l’Unicef de 2016 interpelle les autorités marocaines sur les manquements en matière de droit de l’Enfant, en fournissant des solutions durables à ce fléau. «Malgré son interdiction, il existe encore une grande tolérance envers le travail des enfants (69.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans en 2014 contre 86.000 en 2013)», s’alarme l’agence onusienne dans son rapport.

Les chiffres qui paralysent…

Au Maroc, la disponibilité et l’accessibilité aux services d’éducation, de santé et de protection sont d’une grande insuffisance dans le milieu rural. Le rapport de l’agence fait savoir que 21,7% des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, 59,2% ont quitté l’école et 19,1% n’ont jamais fréquenté l’école (soit 78,3% d’enfants non scolarisés pour l’ensemble des enfants qui travaillent). Quant aux taux de mortalité maternelle et infantile, ils sont parmi les plus élevés dans la région. La mortalité maternelle est ainsi à 75% plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain : les enfants des zones rurales courent trois fois plus de risques de mourir avant l’âge de 5 ans que les enfants des zones urbaines

Les personnes à mobilité réduite souffrent en silence

Globalement, l’enfant ne bénéficie pas de ces droits. Mais la situation de l’enfant et de la personne à mobilité réduite est encore alarmante. La deuxième enquête nationale sur le handicap, réalisée du 1er au 30 juin 2014, a révélé des chiffres très inquiétants au Maroc. Dévoilée par la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, BassimaHakkaoui, le 26 avril 2016 à Rabat, cette enquête a divulgué cette réalité. Le taux national de prévalence du handicap a atteint 6,8% en 2014, soit 2.264.672 personnes qui ont déclaré avoir des incapacités à divers types et degrés, sur le nombre total de la population au Maroc.

Le taux de prévalence du handicap s’est situé à 6,99% en milieu rural, contre 6,66% en milieu urbain, tandis qu’il a atteint 6,8% chez les femmes et 6,7% chez les hommes, toujours selon l’enquête. S’agissant du taux national de prévalence par tranches d’âges, il s’est élevé à 33,7% chez les personnes âgées de plus de 60 ans (33,7%), contre 4,8% chez celles âgées entre 15 et 59 ans et 1,8% chez la population âgée de moins de 15 ans. 50,2% des personnes en situation de handicap souffrent de déficiences motrices, 25,1% de déficiences mentales et 23,8% de déficiences visuelles.

Sur le plan de l’éducation, le taux national de scolarisation des personnes en situation de handicap modéré à très sévère pour la tranche d’âge (6 à 17 ans) est de 41,8%, soit 33.000 élèves, tandis que ce taux s’élève chez les personnes en situation de handicap de léger à très sévère à 55,1% (850.000 personnes). L’enquête relève aussi que 79% des enfants en situation de handicap scolarisés, âgés entre 5 et 17 ans, ont atteint au plus le niveau primaire au moment de l’enquête.

Jalal El Omari

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