La ville blanche a désormais son festival international du cinéma indépendant

Mohamed Nait Youssef

Casablanca, capitale économique du pays, a désormais son festival international du cinéma indépendant.Ainsi, en ces temps pandémiques où l’homme a perdu ses repères, seuls le 7ème art  et l’image peuvent rendre le monde habitable.

Du 27 au 31 janvier courant, la ville dite banche vibrera aux rythmes du cinéma indépendant où les esprits voyageurs et les âmes artistiques rêveuses se réunissent pour échanger les idées, les expériences et jouir d’un instant  cinématographique très dense et surtout libre.

« La naissance du cinéma d’esprit nomade , indépendant et courageux , prêt à transgresser les règles de la dramaturgie archaïque pour aider les gens à vivre mieux avec le nécessaire et apporter de la Lumière et du mystère dans une vie désertée par la raison et la technique du marché », a fait savoir le président du FICIC, Hammadi Guerroum.

A vrai dire, un nouveau concept, une nouvelle ligne éditoriale donnant la parole aux jeunes créateurs et réalisateurs amoureux du cinéma, de l’image notamment dans une réalité purement commerciale et marchande. Par ailleurs, le choix de la métropole, Casablanca, pour organiser une telle manifestation cinématographique est à la fois symbolique idoine.  «Parce que Casablanca est l’icône de la modernité et la contemporanéité au Maroc », a-t-il expliqué.

À Casablanca, a-t-il ajouté, il y a beaucoup d’établissements et d’écoles qui enseignent l’audiovisuel et le cinéma. Ce festival, poursuit-il,  est une occasion pour que les étudiants  puissent s’ouvrir sur d’autres expériences artistiques et des œuvres signées par des réalisateurs, des intellectuels et musiciens venant du monde entier. D’où en effet, la création d’un prix spécial, en hommage à cette ville,  baptisée  « Anfa ».

Selon lui, il est temps de rendre au cinéma la place qu’il mérite parce que le 7ème art est né pour être un art qui pense et qui permet aux gens de rêver. Mais aujourd’hui, affirme t-il,  cet art  est tombé entre les mains du capitalisme et du commerce.

D’après lui toujours, ce festival a été créé également  pour permettre aux jeunes créateurs de réaliser leurs rêves mais aussi et surtout de rencontrer des réalisateurs issus des quatre coins du monde.   

Une première édition en ligne

Pour cette première édition, un total de 12 longs-métrages et 18 courts-métrages, sortis entre 2019 et 2021,  représentant une  trentaine de pays prendront part au FICIC. En outre, les films en lice seront diffusés sur le site du festival : www.ficic.casablanca.com.

Pour ce qui est du jury de cette édition, il est présidé par le réalisateur, scénariste et producteur français Manuel Sanchez, et composé de la critique de cinéma syrienne Randa Al Rahwanji, de l’actrice marocaine Nezha Rahil, de la journaliste et chargée de programmation française Isabelle Buron, du poète et directeur artistique du Festival Saoudien du film Aflam Saudi (Saudi Film Festival), Ahmed Al Mulla et de l’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis.

L’âme de Noureddine Saïl, un pionnier du septième art marocain, qui nous a quittés en décembre 2020, sera présente lors de cette édition.

« La présence du feu Nourrddine Sail par son âme continue à nous donner du courage et de l’énergie pour continuer à croire en l’art cinématographique et son efficacité pour changer les mentalités et guérir les âmes», c’est avec ces mots que Hammadi Guerroum a rendu hommage au feu Noureddine Saïl.

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