Sixième Forum parlementaire sur la justice sociale
Les participants au sixième Forum parlementaire sur la justice sociale, qui a clôturé lundi soir ses travaux, ont été unanimes à souligner l’importance d’adopter une vision avancée du dialogue social afin de relever les défis de l’Etat social.
Dans leur déclaration finale, publiée à l’issue des travaux du Forum organisé par la Chambre des Conseillers sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les participants ont souligné la centralité du dialogue social pour dépasser les difficultés et les contraintes qui peuvent empêcher la réalisation des objectifs escomptés, soulignant que le dialogue social est la condition sine qua non pour l’établissement de relations professionnelles et sociales justes et équilibrées.
Ils ont également affirmé que la réalisation de cet objectif, dans ses dimensions sociales, économiques et politiques, est une responsabilité partagée entre l’État, avec son système juridique et ses structures administratives, les organes élus au niveau national et local, les partenaires économiques et sociaux, et les acteurs de la société civile.
Le Forum parlementaire a également appelé à l’adoption d’une approche méthodique, efficace et alternative, basée sur le renouvellement des bases et des mécanismes du dialogue social, comme prélude pour atteindre l’objectif de construction de l’État social, tout en soulignant la responsabilité centrale et directe des parties au dialogue social tripartite pour baliser le terrain à des relations sociales équilibrées.
Il a aussi appelé à ce que les parties au dialogue social, notamment les élites politiques, économiques et sociales, acceptent les concessions et élaborent des solutions innovantes, en faveur de la paix sociale, de la préservation des capacités de production des entreprises d’une part, et des droits et intérêts vitaux de la classe ouvrière d’autre part.
À cet égard, le sixième Forum parlementaire pour la justice sociale a salué l’importance d’impliquer les forces vives de la société civile, qui sont connues pour leur dynamisme, leur efficacité et leur contribution efficace, en tant que force de proposition capable d’apporter des solutions adéquates à même de maintenir l’équilibre des relations professionnelles.
Le Forum a proposé, d’autre part, un certain nombre de recommandations d’ordre procédural et pratique de nature à donner une forte impulsion à un dialogue social ouvert au acteurs de la société civile et qui traduit les préoccupations de développement.
Ces recommandations concernent le suivi des travaux et des résultats du dialogue social et le renforcement de ses fondements organisationnels par la création d’un observatoire du dialogue social qui aura pour mission principale la collecte, le suivi, la mise à jour et mise à disposition des données et informations relatives au domaine social, l’archivage des documents de référence du dialogue, ainsi qu’un rôle de veille sociale.
Le Forum a également appelé à l’organisation de forums régionaux d’études thématiques sous la supervision des parties au dialogue social afin d’explorer les solutions possibles et les mesures pratiques pour atténuer les discriminations fondées sur le sexe dans le domaine du travail, lutter contre le travail des enfants et promouvoir l’intégration des personnes à besoins spécifiques dans les entreprises.
Les recommandations portaient aussi sur la création d’un mécanisme de réflexion sous la forme d’un groupe d’étude paritaire entre les différents acteurs du dialogue et qui sera chargé de proposer des solutions permettant d’intégrer l’économie informelle dans le tissu économique national et de renforcer la paix sociale.
Le Forum a, de même, recommandé la préparation, à court terme, d’un programme de formation pratique, doté d’outils, de mécanismes et de sources de financement bien définis, appelant les parties au dialogue à travailler, à moyen terme, à la création d’un institut de formation dans le domaine de médiation et de dialogue social.
Les participants ont conclu que l’université et les centres de recherche devraient être impliqués dans la préparation de recherches et d’études sur l’évolution du dialogue social, appelant à la création d’un Prix « Partenaire social et économique » destiné à encourager les initiatives et propositions émanant des organisations professionnelles et syndicales, ainsi que des entreprises et des employeurs, et visant à pérenniser le dialogue social.