Laroui et Ulad Mhand aux commandes

La 18ème édition du festival national du film démarre aujourd’hui à Tanger (du 3 au 11 mars). Une première marque déjà cette édition, les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été délocalisées vers un centre culturel qui porte le nom d’une figure pédagogique célèbre de la vile du détroit, Ahmed Boukmakh dont les livres scolaires avaient contribué à la formation de nombreuses générations.

Une manière pour le cinéma d’élargir son ouverture vers la ville et de rendre hommage à ses intellectuels. Il faut dire aussi que d’un point de vue logistique, la scène de la salle Roxy, lieu historique du festival depuis 2005 ne convient pas aux normes de la mise en scène des cérémonies.

Par contre son écran, aux projections correctes, s’apprête dès samedi 4 mars à accueillir la compétition officielle. Cette année ce sont 15 longs métrages et 15 courts métrages qui ont été sélectionnés. Une opération de présélection, confiée à des commissions issues des chambres professionnelles, n’a pas manqué de susciter des polémiques. Le système, en effet, n’est pas encore rodé et appelle sérieusement à une révision radicale. En attendant, c’est désormais les films qui doivent mobiliser toute l’attention des observateurs.  D’un point de vue institutionnel, deux jurys de grande qualité  ont été désignés pour évaluer les films et décerner les différents prix. Pour le long métrage, c’est le romancier et écrivain Fouad Laroui qui préside le jury de cette année ; les observateurs ont relevé que parmi les autres membres, il n’y a aucun réalisateur pour l’accompagner dans cette tâche. Par contre pour le court métrage, c’est un cinéaste originaire du nord et vivant en France, Mhamed UladMhand (Un américain à Tanger, Le café de la plage… quelques uns de ses courts métrages, étaient au programme des éditions précédentes du FNF) qui préside le jury.

C’est une édition qui ne manque pas d’intérêt d’un point de vue générationnel : pour la première fois, le rapport de forces au sein de la compétition officielle penche du côté de nouvelles générations. Quelques vétérans sont là pour assurer la continuité et permettre une comparaison (Hamid Bennani, Ahmed Maanouni…). Quel cinéma va nous proposer une génération post-salle de cinéma ? Quel imaginaire va traverser ses films ? Quelle image de la société laissent-ils entrevoir ? Quel type de héros les nouveaux réalisateurs mettent au centre de leur récit ? C’est ce à quoi nous seront attentifs

Et c’est dans ce sens que notre journal a choisi de célébrer les soixante ans de cinéma marocain pour rappeler aux jeunes générations que le cinéma gagne à s’inscrire dans un historicité et que le cinéma marocain n’est pas né avec le Smartphone. C’est en outre un dossier qui comporte un sondage inédit sur les meilleurs films marocains de la période 1956-2016.

Top