Le droit de loger, le devoir d’urbaniser !

Le droit de logement a constitué l’un des soucis majeurs de l’Etat, depuis déjà des lustres. Aussi bien le besoin névralgique de scolariser que celui de soigner la société aux conditions optimales, l’habitat convenant et intégré, au même titre que l’urbanisme au cœur du rehaussement de la politique de la ville, représentent une priorité sine qua non du royaume. Tout au long de cette période de relogement de citoyens, de recasement de bidonvillois, de restauration de bâtisses menaçant ruine, la politique publique à cet égard s’attelait à combler les attentes et les besoins insistants des populations sans pour autant, pêcher par déficit de gouvernance ni verser dans des pratiques de spéculation et de fraude ni anomalie de construction et de conformité procédurière. Notre pays traîne, tels des boulets de fer, des décennies de défaillance et de dysfonctionnement à ces niveaux, en dépit de la mise en place des institutions spécifiques au suivi et contrôle. En fait, il s’agira d’une nouvelle conception qui balise et globalise les choix politiques en direction de l’aménagement des espaces et d’urbanisation des étendues périurbaines, car il ne serait plus question de construire n’importe comment et édifier n’importe où. L’habitat n’est pas exclusivement où loger, mais surtout où vivre et s’épanouir. L’enjeu n’est plus, en conséquence, une équation purement technique, mise entre les mains des promoteurs immobiliers et des experts du béton. Il est donc question, tout d’abord, de situer cette innovation judicieuse dans un contexte fondamentalement humain, dans la mesure où les populations ont perdu confiance des institutions. Il serait loisible, dans ce sens, de tendre des passerelles de réconciliation parmi les citoyens, en quête de recouvrement de leurs droits les plus élémentaires, notamment le droit à la ville. Ensuite, partant de cette assise fondatrice, il s’avère impérieux de recouvrer le sentiment d’appartenance à la ville. Le troisième atout n’est autre que la  notion de la ville productive. Au fait, plusieurs villes s’effilochent devant les contraintes et les insuffisances, puisqu’elles sont incapables de subsister dans des unités productives, pouvant assurer des revenus pérennes. La manière avec laquelle sont montées des zones industrielles ne saurait jouer ce rôle vital, car on a tendance à créer des distances entre les agglomérations urbaines et les lieux de travail, en l’absence des moyens de transport. On élaborera ensemble la politique de la ville du pays, sans trop se fier aux expériences des villes du monde. Celle du Maroc renferme des spécificités qu’il va falloir prendre en compte. La problématique est complexe et nécessite des réflexions globalisantes.

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