Le Maroc est l’Afrique: Terre de percussion

Avec le label «Casa Live Sessions», Jazzablanca poursuit sa série de concerts pour une présence continue dans le paysage Casablancais. Le festival qui fait danser la métropole sur les rythmes du Jazz avait lancé ce nouveau concept afin d’organiser de manière régulière des rendez-vous musicaux pour les passionnés du jazz en attendant le festival qui se déroule chaque année en avril.

En effet, c’est le trompettiste Franco-libanais Ibrahim Maalouf, qui avait démarré en trombe ce nouveau concept. Le jeudi 8 février, c’est le trompettiste phénoménal Erik Truffaz qui a pris la relève au Mégarama de Casablanca et a interprété sur scène son dernier album «Doni Doni».

Voyageant des musiques électroniques jusqu’aux musiques orientales, bifurquant vers la pop instrumentale pour revenir ensuite vers un cool jazz célébrant les plus grands, l’étendue du répertoire d’Erik Truffaz est sans limite. Dans une ambiance digne d’un grand concert de Jazz, traversé par ses références musicales, Erik Truffaz a opéré une fusion des musiques qui a conquis critiques et public.

Ayant beaucoup d’affection pour le Maroc, et plus spécialement la ville d’Essaouira,  Erik Truffaz n’a pas hésité à le préciser  pendant son concert. Toujours composé de Marcello Giuliani à la basse et de Benoît Corboz aux claviers, le groupe puise une nouvelle énergie dans l’arrivée d’Arthur Hnatek, jeune batteur new-yorkais qui officie notamment avec Tigran Hamasyan. Al Bayane s’est entretenu avec Erik Truffaz en exclusivité durant son concert.

Al Bayane : C’est votre deuxième prestation au Maroc. Comment avez-vous trouvé le public et l’ambiance marocaine?

Erik Truffaz : L’ambiance est excellente et rythmique au Maroc. Je suis très content d’être présent dans le cadre des Casa Live Sessions. Le public marocain réalise très bien le groove de la musique… Le rythme ! C’est une chose très rare, toutefois cela se comprend puisque le Maroc est l’Afrique, et c’est  là où l’on trouve la percussion.

Au Maroc, il existe deux rencontres avec le Jazz : «Jazzablanca» et  «Tanjazz». Comment jugez-vous la présence de ce genre musical au Maroc ?

Le jazz est un genre musical originaire du Sud des États-Unis, mais il a été aussi créé au sein des communautés afro-américaines. Cela vient de la musique noire, et la musique noire vient de l’Afrique ! Je trouve que c’est tout à fait naturel d’avoir des attirances vers ce genre musical puisque cela vient du Maroc aussi. J’appellerai ça comme un retour à la source !

Comment peut-on définir votre musique?

Ma musique est un mélange. C’est de la musique européenne basée sur des mélodies combinées avec de la musique noire basée sur le groove!

Vous avez un groupe musical qui ne comporte qu’une seule sonorité, celle des instruments. Avez-vous déjà pensé à intégrer un interprète au sein de ce groupe?

Disons que si nous intégrons une voix d’un interprète dans le groupe, nous rentrerons dans un autre style de musique ! Et cela donnera une identité différente à ce que nous faisons. Car nous ne ferons plus des spectacles de musique mais plutôt de chansons !

Serez-vous présent dans le cadre du festival «Jazzablanca» pour sa 12e édition?

Ce n’est pas à moi de répondre à cette question mais plutôt aux organisateurs de l’événement. Pour l’instant, je n’ai pas reçu d’invitation pour Jazzablanca, mais je reste ouvert à toute proposition!

Vos futurs projets?

Pour l’avenir, je prépare une «Lecture de concert» qui réunira, au sein de deux projets distincts, l’actrice Sandrine Bonnaire, l’acteur Jean-Luc Bideau et un duo instrumental composé du bassiste Marcello Giuliani et moi même, pour des lectures en musique d’œuvres de Marguerite Duras et Charles Bukowski. Je prépare aussi un disque avec l’accordéoniste, bandonéoniste et compositeur franco-italien Richard Galliano et le pianiste cubain Roberto Fonseca.

Omayma Khtib

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