Le Maroc peut mieux faire selon le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) se montre impatient dans l’accélération de la mise en place des réformes structurelles par le Maroc pour promouvoir une croissance forte et plus inclusive.

La croissance économique au Maroc devrait être de 4,7% en 2015 avant de ralentir à 3,1% en 2016. Pour la croissance non agricole, elle devrait s’établir à un niveau à peine de 3,3% en 2015 avant une accélération attendue à 3,8% en 2016 en raison de l’atonie dans les secteurs liés au tourisme qui sont touchés par les risques géopolitiques.

Pour le déficit budgétaire, l’institution monétaire l’évalue à 4,3% en 2015 et le prévoit à 3,5% en 2016. En revanche, la dette du Trésor devrait atteindre 63,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2015 et 64,4% en 2016. Ces prévisions montrent que le gouvernement marocain a réussi à réduire le déficit budgétaire en grande partie grâce à la décompensation et la baisse du prix du pétrole à l’international. Toutefois, il subira un endettement significatif dont les charges vont mécaniquement peser sur les futurs budgets. Ainsi, les responsables du FMI incitent le gouvernement à continuer ses efforts pour réduire, de manière graduelle, la dette publique sur le moyen terme. Ceci passera notamment par «une réduction des dépenses salariales et des subventions, tout en assurant la protection des franges les plus vulnérables de la société et en améliorant l’efficience des dépenses publiques» fait savoir le FMI.

L’autre ombre au tableau est lié à l’emploi. Le taux de chômage a progressé à 10,1 % au troisième trimestre 2015. Ce taux a atteint le seuil de 21,4% chez les jeunes. L’institution monétaire appuie, ainsi, sur la nécessité de déployer les efforts continus pour améliorer le climat des affaires et renforcer le marché de l’emploi pour réduire le chômage, notamment parmi les jeunes, et renforcer la compétitivité.

Sur le plan extérieur, le FMI annonce une bonne nouvelle pour le Maroc. Le déficit du compte courant devrait se réduire de 1,5% du PIB cette année. En effet, le FMI explique ce constat par la hausse des exportations notamment des phosphates et de nouveaux métiers tels que l’automobile et l’aéronautique, conjuguée à une baisse des importations des produits alimentaires. De même, le Fonds précise que la progression des transferts des MRE compense l’impact du recul des revenus du tourisme. En conséquence, les réserves internationales du pays sont estimées à 6,5 mois d’importations.

Par ailleurs, le FMI confirme que le secteur financier du Maroc demeure sain et rentable. En particulier, les banques sont bien capitaliséeset leurs sources de financement sont stables. D’ailleurs, «le ratio de suffisance du capital des banques au Maroc s’élève à 13,8% en juin 2015 bien au-dessus de la condition de Bâle III» témoigne l’institution monétaire.

Enfin, l’institution monétaire salue le progrès réalisé par le Maroc en matière de réduction de la bureaucratie et la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption.

Kaoutar Khennach

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