Le plomb, ce tueur silencieux présent dans les peintures

Le Programme des Nations-Unies pour l’environnement tire la sonnette d’alarme sur le danger du plomb pour la santé. En effet, cette substance chimique présente, notamment dans les peintures agonise la société. Elle serait responsable de déficience intellectuelle chez les enfants, de pressions artérielles élevées, de complications rénales chez les adultes. L’organisation onusienne appelle les autorités à l’interdiction de cette substance présente, entre autres dans les peintures.

Si au cours des dernières années, plusieurs pays développés ont mis en place des mesures et normes solides en matière de gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, dans les pays en voie de développement, tel n’est pas encore le cas. Les pays en voie de développement peinent encore à éliminer ces substances nocives, parmi lesquelles le plomb.

En effet, le plomb est un métal toxique à l’origine d’environ 600 000 nouveaux cas de déficience intellectuelle chez les enfants chaque année. Les taux les plus élevés sont enregistrés dans les pays en voie de développement. Mais les enfants ne sont pas les seules victimes de cette substance nocive. Chez les adultes, le plomb est responsable de l’augmentation de la pression artérielle, de complications rénales, des douleurs articulaires et musculaires, d’une baisse du fonctionnement mental, d’une perte de mémoire et des troubles de l’humeur… Il peut également causer des troubles de la reproduction tels que la réduction du nombre de spermatozoïdes ou des spermatozoïdes anormaux chez les hommes, ainsi que de fausses couches et de naissances prématurées chez les femmes enceintes.

Le premier défi  lié à cette problématique c’est que nombreux sont ceux qui sont exposés au plomb sans s’en rendre compte, puisque le plomb se retrouve dans les objets utilisés au quotidien. Cette substance se retrouve dans les jouets, les murs des maisons à travers les peintures, les terrains de jeux fréquentés par les enfants. A dire que dès l’enfance, la majorité des enfants y est exposé. Le plus grand défi c’est que les enfants restent les plus vulnérables et les pires victimes d’intoxication par le plomb. Les conséquences des lésions cérébrales résultant de l’exposition au plomb au début de la vie, c’est-à-dire dès l’enfance, sont notamment la perte du renseignement, la capacité d’attention limitée et les troubles du comportement. Etant donné que le cerveau humain a peu de capacité de réparation, ces effets ne peuvent être traités et sont par conséquent irréversibles. Selon un rapport de la revue « toxicologie Maroc»  de 2014, de nombreux Marocains sont exposés aux métaux lourds, notamment le plomb. Selon une étude réalisée par l’Institut national d’hygiène datant de 196, les deux principales sources d’exposition au plomb sont le trafic urbain et l’activité de poterie qui nécessite l’utilisation de poudre à forte concentration en plomb.

Si le danger de l’exposition au plomb a été signalé il y a plusieurs années, elle continue à faire des victimes puisque plusieurs pays n’ont pas pris les mesures qui s’imposent en la matière. L’année dernière, la Semaine internationale de prévention de l’intoxication par le plomb s’est déroulée du 23 au 29 octobre. La campagne a exhorté les pays à éliminer cette substance dangereuse des peintures d’ici 2020. L’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb, organisée par l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé, a fixé l’objectif pour tous les gouvernements d’interdire le plomb dans la peinture d’ici 2020. En Afrique, l’ONU a organisé des ateliers à Addis-Abeba, Dar es Salaam et Yaoundé pour établir et harmoniser les normes et politiques visant à limiter le plomb dans la peinture afin de réduire au minimum les effets nocifs importants sur la santé humaine et l’environnement.

Selon le coordonnateur régional des Nations Unies pour l’environnement, le programme de gestion des produits chimiques et des déchets en Afrique, Abdouraman Bary, l’objectif mondial d’élimination du plomb dans la peinture est très réalisable. «Les substituts au plomb dans la peinture sont non seulement plus sûrs, mais plus rentables puisqu’ils sont facilement disponibles localement. Prévenir l’intoxication par le plomb de la peinture est entièrement évitable, mais exige l’engagement de tous les intervenants», a-t-il déclaré. Cette prévention nécessite également des campagnes de sensibilisation.

DFE

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