Le Ramadan, le mois le plus approprié pour s’affranchir de l’addiction au tabac

Par Hana DAKKA-MAP

Arrêter de fumer n’est pas une chose aisée, car la prise d’une telle décision exige une ferme volonté. De ce fait, le Ramadan, mois de spiritualité et de méditation, est le moment propice qui permettra aux fumeurs de s’affranchir de l’addiction au tabac.

En réalité, le désir d’arrêter cette mauvaise habitude, et plus précisément en ce mois sacré, anime de nombreux fumeurs qui sont souvent profondément conscients des méfaits du tabagisme et des maladies organiques et psychologiques qui en résultent et qui peuvent affecter aussi leur entourage.
De l’avis des psychologues et des spécialistes en matière de comportement, il est possible de mettre un terme à l’addiction au tabac en fixant un ensemble d’objectifs et en se focalisant sur les défis auxquels le fumeur peut être confronté durant ce « périple ».

À ce propos, Dr. Driss Haddane, gérontologue-gériatre et médecin généraliste, affirme que le mois de Ramadan est l’occasion idéale pour s’affranchir de toutes sortes de dépendances, en particulier la cigarette (naturelle et électronique), ajoutant que le jeûne, qui renforce la volonté, la détermination et la patience lorsqu’il s’agit de s’abstenir de boire et de manger, pourra avoir le même effet quand il s’agira de la cigarette.
Dans un entretien accordé à la MAP, Dr. Haddane a rapporté que de récentes études et recherches scientifiques ont confirmé que le jeûne pendant le mois de Ramadan rend le corps humain capable de se débarrasser de toutes les toxines, en particulier les traces de nicotine, l’une des composantes les plus importantes des cigarettes qui causent la dépendance.

« Le jeûne renforce le système immunitaire, reconstruit le corps et répare les défaillances dues aux toxines, en général, et au tabagisme en particulier », a-t-il souligné, notant que le jeûne renouvelle les cellules du corps, ce qui fait de ce mois béni une opportunité pour arrêter de fumer.
« Lorsqu’on s’abstient de fumer, il faut faire preuve d’une grande patience durant les premiers jours car certains symptômes peuvent apparaître, dont les plus importants sont l’anxiété, la nervosité excessive, la fainéantise et le manque de concentration », a expliqué le médecin, notant que ce sont des symptômes qui commencent à disparaître dès la chute du taux de nicotine dans le sang, ce qui permet aux cellules du corps de se renouveler, retrouvant ainsi sa force et sa jeunesse.

S’agissant des mesures pratiques qui aideraient le fumeur à arrêter, le spécialiste a cité notamment la prise de conscience des risques du tabagisme pour la santé, notamment le cancer du poumon, la vascularite au niveau de la cuisse ou de la jambe, la pharyngite chronique, l’indigestion, les troubles intestinaux et les palpitations cardiaques, les spasmes vasculaires, l’hypertension artérielle, l’angine de poitrine, les crises cardiaques, l’athérosclérose, la bronchopneumonie aiguë, la névrite optique, l’impuissance chez l’homme et le taux élevé des fausses couches et de la mortalité avant l’accouchement et post-néonatal chez la femme.
Pour parer aux dangers du tabagisme, il a recommandé la pratique régulière du sport en plein air ou en s’inscrivant dans des clubs, l’hydratation en buvant beaucoup d’eau et l’adoption d’un régime alimentaire sain et équilibré, riche en vitamines, notamment les vitamines C et A, en potassium, en magnésium et en acides gras insaturés.

Abordant le soutien que peut apporter l’entourage personnel du fumeur (famille, amis..) afin d’arrêter cette mauvaise habitude, Dr. Haddane a conseillé au fumeur de consulter un conseiller psycho-éducatif afin de mettre en place un programme d’accompagnement pour prendre connaissance des informations sur lui et son environnement familial, grâce à l’application du « test des symptômes neurologiques » en vue d’identifier la nature du rapport entre conjoints et parents et l’ampleur de ses répercussions sur le fils fumeur, par exemple.
Il a aussi souligné l’importance de s’informer sur la nature de l’environnement social où a grandi le fils fumeur et les raisons qui l’ont amené à fumer et ce, par le biais des parents, de vérifier l’absence d’éventuels troubles de la personnalité ou nerveux tels que l’anxiété, la dépression, la peur, l’obsession et l’hystérie, de saisir les besoins du fils et d’œuvrer à les satisfaire, en plus de s’attacher à traiter les causes qui l’ont conduit à fumer (manque de confiance en soi, etc).

Il a évoqué, dans ce sens, les effets engendrés par le tabagisme sur les plans religieux, moral, sanitaire, psychologique, familial et social, relevant la nécessité d’œuvrer à la résolution des problèmes psychiques qui pourraient être à l’origine du tabagisme, notamment l’anxiété et la dépression, et d’encourager le fils à arrêter de fumer.
Dr. Haddane n’a pas manqué d’insister sur l’impératif d’entourer le fils d’affection et d’attention, de créer un climat de dialogue serein, de participer à des campagnes de sensibilisation au sein des centres anti-tabac, et de renforcer sa détermination pour ne pas récidiver.

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