Le sambo vient d’avoir sa place au sein du Mouvement olympique. «C’est un rêve qui devient réalité» comme a annoncé, Dalil Skalli, président de la Fédération Royale marocaine de sambo et tai jitsu lors d’une conférence de presse tenue au milieu de la semaine écoulée à Casablanca.
La décision de cette bonne nouvelle a été prise le Bureau exécutif du Comité international olympique lors d’une réunion de son Bureau exécutif le 30 novembre dernier à Tokyo, fief des prochains JO en 2020. Cette décision ne relève pas du hasard. Coïncidant avec la 80e anniversaire de la naissance de cette noble discipline, le CIO a attendu toutes ces longues années pour faire son choix et donner son accord à la Fédération internationale de sambo qui a toujours fait preuve du travail sérieux, de sueur et de patiente. Le mérite revient à la famille dirigeante du sambo international dont le président russe, Vasily Shestakov, mais aussi et surtout au Maroc qui occupe le poste de vice-président en la personne de Dalil Skalli qui est également président de la Confédération africaine de sambo qui y a été pour beaucoup aussi.
Car sous la direction du Me Skalli, pionnier de cette discipline dans le Continent, l’instance de la CAS a été un des acteurs forts ayant permis de consolider le dossier de candidature de la FIAS au sein du CIO. Il suffit de rappeler que le sambo a débuté avec 5 pays en Afrique dont le Maroc bien sûr avant de passer à 35 durant pas moins de 3 décennies. Avec le prochain de la CAS, cette année au Maroc, 7 autres pays viennent ajouter pour que le sambo passe à plus de 40 pays sur 54 du Continent. Me Skalli a également sillonné le monde entre les Continents américain, européen et asiatique pour faire prévaloir le droit de sambo aux Olympiades en faisant parler son expérience et sa réputation mondiales.
Seulement au Maroc, le sambo n’a pas le soutien qu’il mérite bien que son instance dirigeante compte parmi les meilleures sportives du pays aussi bien sur le plan des résultats que de l’organisation des grands rendez-vous internationaux dont le championnat du Monde des Masters 2018 à Casablanca avec plus de 1000 samboistes venus des quatre coins du monde. Lors de ce rendez-vous dominé par la Russie, la sélection marocaine avait eu la distinction de remporter 10 médailles dont deux en Or et ce par le biais de Khalid Houssaini (100kgs) dans la catégorie des 35- 39 ans et Abdallah Fawzi (68kgs) dans la catégorie des 65 ans et plus.
A l’échelon continental, le Maroc est champion d’Afrique à 13 reprises grâce à une forte sélection composée des meilleurs samboistes choisis par une Direction technique nationale autour de Mohamed Aberouz qui est également un des piliers de ce sport noble, ici et ailleurs. Le mérite du succès de l’équipe du Maroc revient également aux différentes compétitions nationales et régionales des Ligues ainsi que les stages de formation des joueurs et des arbitres… au nombre d’une quarantaine environ en plus des rendez-vous internationaux organisés par la Fédération (FRMSTJ).
Mais maintenant que le sambo est devenu sport olympique, l’enjeu devient grand et la concurrence sera rude. Un programme plus consistant s’impose donc pour la Fédération qui aspire à une vitesse plus supérieure sur plusieurs volets dont la création prochainement d’un centre de formation à l’échelon africain à Casablanca. Ce qui sera de nature à vulgariser le sport encore plus… surtout que la préparation d’un champion olympique commence par des compétitions à l’échelon national puis continental et mondial avant d’arriver aux JO comme le stipulent les règlements olympiques.
Seulement ce sport au Maroc n’a toujours pas le soutien qu’il mérite de la part de l’Etat qui le met en second si ce n’est un lieu encore inférieur dans ses considérations. Il est donc le moment opportun pour que le sambo marocain et sa fédération soient traités sur le même pied d’égalité que les autres sportifs et les fédérations nationales, aussi bien par le ministère de tutelle que par le Comité national olympique marocain ainsi que les autres départements concernés…
Rachid Lebchir
