L’Homme à la quête du sens de l’Histoire et de l’existence

«De rage et de désir, le cœur battant des Hommes» de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault au MMVI

Mohamed Nait Youssef

Immense et magistrale, «De rage et de désir, le cœur battant des Hommes», exposition de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault, dont le point de presse a eu lieu mardi 09 novembre au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain (MMVI), donne à voir un univers photographique époustouflant où l’Homme poursuit sa quête de sens et de signification à son existence, mais aussi de son Histoire et de sa société qui sont marquées par les transformations, les mutations, les changements et les métamorphoses. Le public aura droit alors, du 10 novembre 2021 au 8 mars 2022, à un dialogue entre la photographie, l’écriture, l’installation calligraphique et la vidéo où l’Homme est toujours au cœur de l’œuvre et des préoccupations des deux artistes qui ont travaillé ensemble depuis une vingtaine d’années. «De rage et de désir, Le cœur battant des Hommes» est une exposition inédite au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain qui réunit près de quarante photographies de Gérard Rancinan, accompagnées de textes et d’installations artistiques de l’écrivaine Caroline Gaudriault. Si les photos interpellent le regard, le parcours de l’exposition, à la scénographie surprenante et millimétrée, permet quant à lui une véritable immersion dans leurs univers où images et récits s’entremêlent pour sonder la nature profonde des hommes.», explique Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées.

Un voyage dans les tréfonds de l’être humain

L’exposition est un voyage dans les tréfonds de l’être humain, de son temps mais aussi un éclairage sur ses préoccupations existentielles, historiques et esthétiques qui hantent son esprit. «C’est une œuvre philosophique, pensée et réfléchie. C’est une œuvre qui fait plaisir à voir. Techniquement, le public aura la chance de découvrir l’une des rares photos avec des tirages argentiques réalisés sur des panneaux qui dépassent 10 mètres de surface. », a fait savoir  Aziz El Idrissi, directeur du MMVI.  Au niveau de la thématique, a-t-il dit, il y a une profondeur en matière de l’Histoire et des effets historiques. Quant à la scénographie, poursuit-il, elle est raffinée, lisible et belle avec une exposition sobre, riche et une véritable composition entre le noir et le blanc.

Selon le directeur du MMVI, c’est une véritable composition entre des images où il y a des espaces vides, neutres et des images où on a toute une foule qui vit une scène particulièrement pour les œuvres de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault.

Une exposition en trois parties…

L’exposition est un périple divisé en trois étapes majeures. La première nous rappelle les métamorphoses de l’Homme dans son Histoire. C’est aussi un clin d’œil aux grandes mythologies humaines incarnées dans ses inquiétudes, ses pensées, son univers, ses questionnements et ses batailles multiples. Dans cette salle, on y trouve des œuvres qui nous plongent également dans des univers artistiques, des palettes ou encore des signatures immortelles, telles que Leonard de Vinci, Théodore Géricault, Jérome Bosch, Eugène Delacroix. La deuxième partie nous montre en effet ce «monde Merveilleux». Il s’agit là d’une nouvelle réalité construite d’illusions, parfois du kitsch et des lumières factices. Les œuvres nous dévoilent davantage cette évolution industrielle, commerciale où la recherche des bonheurs et des désirs de la vie est confrontée à un monde forcement marchand, fou et désorienté. On ne sort pas indifférent de cette salle !   

«Le petit Homme» est la dernière étape de ce long voyage qui nous mène à un monde vaste où l’Homme s’interroge et questionne le sens de l’Histoire et l’utilité peut être de la vie, de l’existence. Cette quête du sens est faite dans un chaos, dans le cercle vicieux du vécu et de la dualité. Le noir, le blanc, les formes géométriques parfois labyrinthiques invitent à se poser la question sur l’essence humaine et sa place dans le monde, dans le Cosmos. «On a montré dans cette exposition un voyage qui parle de ces Hommes, de ces Humains, qui sont nos contemporains, que l’on observe, que l’on suit.», affirme Gérard Rancinan.

Gérard Rancinan a collaboré avec Caroline Gaudriault depuis des années, notamment dans le domaine des médias. «Nous travaillons, Caroline et moi, depuis un peu près de 25 ans. Nous travaillons dans les différents médias à l’époque. Nous avons fait un reportage ensemble, nous avons continué ainsi à débattre du monde. On a ouvert une conversation qui ne s’est jamais arrêtée ou interrompue. Nous avons construit cet univers que nous montrons au public aujourd’hui.», a-t-il confié.  Le titre de l’exposition  «De rage et de désir, le cœur battant des Hommes», a-t-il indiqué, est un titre qui résume un peu cette course de longs jours parce que c’est dur de suivre les contemporains, de les accompagner, d’en être les témoins. «J’étais journaliste pendant de longues années, j’ai couvert des événements dans le monde entier. Je voyais le monde de près, je voyais tous les détails, y compris  les malheurs et les bonheurs des gens.», a-t-il souligné.

Des conversations naissent des expositions…

Des échanges naissent des collaborations. Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault ont entretenu un long dialogue qui a débouché sur une exposition mêlant entre la photographie, l’écriture et les installations graphiques. «C’est une conversation que nous menons depuis longtemps. C’est un dialogue entre la photographie et l’écriture, l’art vidéo et les films que nous avons réalisés. Ce sont aussi des voyages que nous proposons dans la pensée et celui de l’Homme confronté à l’Histoire. D’où le titre d’ailleurs de l’exposition qui propose une vision d’une humanité faite de brèches, de tremblements mais aussi de cet homme fragile qui questionne le sens de son Histoire.», a confié Caroline Gaudriault. Une exposition à découvrir au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, du 10 novembre 2021 au 8 mars 2022.

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