L’opposant sénégalais Ousmane Sonko veut marcher sur Dakar

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Le verdict du procès pour viol dans lequel il est poursuivi étant attendu pour le 1er Juin, Ousmane Sonko, le leader du parti « Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité » (Pastef/Les Patriotes) et principal opposant au président sénégalais Macky Sall, a emprunté, ce vendredi 26 Mai, en début d’après-midi, le chemin qui le mènerait de Ziguinchor, son fief au sud du pays, où il vivait retranché, depuis plusieurs semaines, jusqu’à la capitale, Dakar, en prenant la tête d’un « convoi populaire » devant le conduire jusqu’au palais présidentiel de Dakar dans le cadre du « combat final » qu’il mène contre le chef de l’Etat sénégalais.

Principal rival du président Macky Sall lors de la prochaine présidentielle de Février 2024, Ousmane Sonko, qui est une personnalité clivante très populaire chez les moins de 20 ans qui représentent la moitié de la population sénégalaise est parvenu à mobiliser des foules impressionnantes à telle enseigne que ce sont des milliers de sympathisants qui se bousculent pour le saluer, à chacun de ses passages, dans les communes et les villages qu’il traverse.

Voyage à haut risque du moment que dès que les partisans d’Ousmane Songo s’étaient dits déterminés à défendre leur leader, le gouvernement sénégalais avait promis d’opposer la fermeté à toute tentative de troubles à l’ordre public, ce déplacement a été marqué, dès ses premières heures, par des violences notamment après les échauffourées qui avaient éclaté entre ses sympathisants et les forces de l’ordre à Kolda, au sud du pays, quand le convoi du leader de l’opposition sénégalaise avait été bloqué par un barrage de la police nationale.

Aussi, en pointant la responsabilité du gouvernement de Dakar qui, en ne laissant pas à Ousmane Songo la possibilité de contester en recourant aux « voies normales de la démocratie » que sont l’appareil judiciaire ou le Parlement, le « pousse à avoir des attitudes » contraires à l’Etat de droit tout en s’acharnant à nier toute instrumentalisation de la justice dans un procès qu’il considère comme étant une « affaire privée », Ibrahima Kane, politologue et expert au bureau ouest-africain de l’ONG Osiwa à Dakar, estime qu’il est clair que l’on se dirige vers une confrontation » du moment qu’on est face à un jeune homme qui est devenu « intransigeant » après les nombreux procès auxquels il a dû faire face et qui avaient pour objectif de « l’éliminer » et de « l’humilier » et qui estime, à ce titre, être en droit d’affronter l’Etat du moment qu’il bénéficie d’un « soutien populaire évident ».

En considérant, enfin, que la mobilisation des partisans et des sympathisants d’Ousmane Sonko à laquelle a donné lieu chacun des rendez-vous de leur leader avec les autorités judiciaires du pays a toujours été l’occasion d’affrontements avec les forces de l’ordre qui se sont soldés par la mort de plusieurs personnes, tout indique que les tensions seront très fortes à l’approche de cette date fatidique du 1er Juin qui est celle de l’énoncé du verdict mais attendons pour voir…

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