L’OTAN entre en guerre contre le coronavirus…

La pandémie du Covid-19 et la «guerre des masques» qui s’en est suivie avec son lot de fuites en avant par les uns et par les autres, son «chacun pour soi» et son «sauve qui peut» ont montré les limites de la coopération entre les 27 pays membres d’une Union européenne qui a donné une piètre image de ce que devrait être une véritable union.

Aussi, pour s’en distancier, donner «bonne figure» et préserver leurs relations, les 30 états-membres de l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) se sont empressés, ce jeudi 2 Avril, de se retrouver – pour la première fois dans le cadre d’une visioconférence sécurisée – à l’effet de se concerter sur le rôle exact qui sera dévolu à l’Organisation dans la lutte contre le coronavirus, l’impact de la pandémie sur les budgets de défense des pays alliés et, enfin, les dernières évolutions concernant les missions de l’alliance en Irak et en Afghanistan.

Au cours de cette séance de travail, le Secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg, réfléchissant «à la façon d’accroitre et d’accélérer les efforts» de l’Organisation a sollicité «les alliés disposant de capacités inexploitées pour aider ceux qui en ont désespérément besoin». De leur côté, les ministres des Affaires étrangères des pays-membres de l’OTAN ont demandé au Commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Tod Wolters, d’accélérer et d’intensifier l’assistance militaire des alliés contre la pandémie.

Aussi, pour faire face à cette crise sanitaire, l’alliance atlantique entend-elle accélérer les livraisons de matériel médical à ses Etats-membres les plus touchés et fournir à la population des conseils en temps réels sur l’évolution de la pandémie et sur les moyens de se procurer des médicaments. Elle a adopté, pour cela, le système de vérification instantané NICS qui lui permet de regrouper, par le biais du « Centre Euro-Atlantique de coordination des secours en cas de catastrophe» (EADRCC) qui fonctionne comme un système d’échange d’informations, les demandes et les offres d’assistance de ses pays-membres.

C’est, d’ailleurs, à travers ce dispositif, que  la semaine dernière, l’Italie, l’Espagne, le Monténégro et l’Ukraine ont sollicité l’aide de leurs alliés et qu’un avion-cargo a fait parvenir à l’Italie et à l’Espagne des masques, des équipements de protection et des fournitures médicales provenant de Turquie. Ce dispositif a, également, permis d’acheminer à la République tchèque, à la Slovaquie et à la Roumanie du matériel en provenance de Chine et de Corée du Sud.

Ainsi, bien qu’ayant annulé, dès le début de la crise sanitaire mondiale, l’exercice «Cold Response» qui devait avoir lieu en Norvège et fortement réduit les forces de l’opération «Defender 2020» qui devait mobiliser, en mars dernier, près de 40.000 soldats dans 10 pays européens, l’OTAN continue, néanmoins, d’assurer sa fonction de dissuasion et de police des espaces aérien et maritime afin que cette crise sanitaire ne puisse pas provoquer de crise de sécurité.

Enfin, dans la déclaration clôturant les travaux de cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères des pays-membres de l’OTAN ont fait part de leur entière disposition à «unir leurs efforts pour que le public ait accès, en temps utile, à une information transparente et exacte; ce qui est déterminant pour vaincre cette pandémie et combattre la désinformation» sur le coronavirus qui émanerait de la Russie et de la Chine même si ces dernières ne sont pas expressément citées. Y parviendront-ils ? Attendons pour voir…

Nabil El Boussadi

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