Manipulation

Dans notre beau pays, en période préélectorale et post-ramadanienne, la chaleur estivale aidant, tout est utilisé pour que le gouvernement exerce sa fonction paradoxale d’opposition. Une opposition à une propagande tout azimut pour faire déprécier toute action menée sous son égide. Par quelle ordure, l’opinion publique s’est enflammée, et pour quelle cause?

Comme en boxe, dans la joute électorale, chaque acteur cherche à occuper le centre du ring, à être offensif. Fini le jeu des jambes et le mouvement de tête, ce sont les crochets et les uppercuts qui sont balancés. L’impression que donne, depuis un certain moment, le gouvernement est celle d’un boxeur mis dans le coin du ring et qui cherche des ouvertures sans pour autant que sa communication n’arrive à lui en trouver.

Dans cette étape, les pratiquants de l’ingénierie politique basée sur les relations publiques sont mobilisés en tant que bonimenteurs pour créer la détresse. Rien ne va ! Le pays est au bord du gouffre. Le gouvernement actuel est un obstacle au développement du pays. Tout passe sous cette litanie, du simple fait divers à l’analyse géopolitique régionale et mondiale. Créer l’instabilité dans l’esprit est la meilleure introduction pour apparaitre comme celles et ceux qui ont la solution pour transformer le pays en Eden. Sans pour autant présenter un programme ou disserter sur les actions alternatives ou à entreprendre. L’important dans la conjoncture préélectorale se situe dans  l’imposition de la controverse et la perception subjective de la catastrophe.

Ainsi, manipuler l’opinion publique par tous les moyens et à tous les niveaux pour imposer une certaine interprétation des faits est devenue l’action de tous les moments menée par celles et ceux pour qui les résultats des élections de novembre 2011 sont une parenthèse qu’il est temps de fermer. Noam Chomsky écrivait que  «la propagande est à la démocratie ce que la violence est à un État totalitaire». Les institutions se trouvent dans une léthargie inexplicable, dans l’attente d’une décision d’ailleurs.

Un autre fait de cette schizophrénie que certains veulent faire vivre aux Marocaines et aux Marocains, est matérialisé par la volonté déclarée de procéder à l’effacement dans la conscience collective de l’approbation et de l’encouragement de l’action gouvernementale. Et sans devenir un glorificateur de l’action menée par le gouvernement, le bilan est pour le moins que l’on puisse dire « globalement positif ». Les embellies du proche passé, relevées par ceux-là même qui les nient maintenant, ne sont plus à souligner car les élections approchent.

Ainsi, les mêmes personnages qui crient à la cata applaudissent, comme s’ils étaient sur le «Cloud», quand le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, présente devant le Roi des  projets industriels qui doivent générer 7,5 milliards de dirhams d’investissements (690 millions d’euros) et 39 000 emplois,  et que M. Elalamy souligne que «le Royaume s’est attelé à créer les conditions d’une croissance économique durable, où l’investissement joue un rôle de catalyseur». A se demander si le ministre était en train de mentir au Chef de l’Etat ou est-il en tant que membre du gouvernement de Sa Majesté en train d’assumer sa responsabilité et «d’anticiper les enjeux d’une économie en mutation, où les investisseurs internationaux se pressent et (qui) devient une passerelle entre l’Europe et l’Afrique.».

A l’affût de tout et de rien, celles et ceux qui renient la consolidation du processus démocratique sont à la tâche pour transformer la perception de l’opinion publique sur l’essentiel. Le combat pour la démocratie revêt ainsi une autre forme : faire la part des choses entre la réalité du pays et des efforts qui doivent être entrepris pour accomplir l’édification de l’Etat national démocratique moderne et les manœuvres et autres manipulations de nostalgiques du passé qui croient qu’ils vont faire le bonheur de la population malgré elle.

Faire fi de l’histoire récente du Maroc et croire que le peuple n’a pas de mémoire de son combat contre le despotisme et l’autoritarisme constitue une falsification et une autre manipulation qui échouera dans l’avenir comme celles qui l’ont précédée. En politique, comme ailleurs, l’avenir n’a jamais été aux ordures !

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