Le Maroc a enregistré des avancées considérables à travers les actions entreprises depuis l’adoption de la première déclaration de l’Union pour la Méditerranée (UpM) à Strasbourg, le 10 novembre 2011, qui appelle chaque pays membre à se doter d’une stratégie nationale de développement urbain durable, a indiqué, lundi au Caire, le ministre de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah.
Intervenant dans le cadre des travaux de la deuxième conférence ministérielle de l’UpM sur le développement urbain durable, le ministre a souligné que la Constitution de 2011 a consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens en instaurant de nouveaux instruments de gouvernance démocratique, condition nécessaire pour asseoir les bases d’un développement durable du pays.
Par ailleurs, l’engagement irréversible du Maroc pour la lutte contre le changement climatique exprimé par SM le Roi Mohammed VI lors de la 21è Conférence des parties à la convention des Nations Unies sur les changements climatiques en novembre 2015 (COP21) et l’organisation du Maroc en 2016 à Marrakech de la COP 22, ‘’témoignent de la mobilisation de notre pays pour la promotion du développement durable’’, a-t-il poursuivi.
De même, a souligné M. Benabdellah, l’intérêt accordé à la question urbaine s’est poursuivi par la création d’un département en charge de la ‘’politique de la ville’’ en 2012, une nouvelle politique publique volontariste ayant pour objectifs majeurs de développer des villes inclusives, productives, solidaires et durables, notamment par le renforcement du rôle des villes en tant que pôle de développement, créateur de richesses et d’emplois pour le plus grand nombre, l’amélioration du cadre de vie des zones urbaines qui connaissent un déficit, la revitalisation des centres urbains en perte de compétitivité et la promotion de la durabilité des villes.
Et d’ajouter que tenant compte des réformes engagées par le Maroc et des enjeux et défis urbains, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, à travers son programme gouvernemental 2016-2021, s’est résolument inscrit dans la voie d’une politique urbaine durable et inclusive à travers le » renforcement du développement humain et de la cohésion sociale et spatiale « .
Cette politique s’est traduite notamment par la mise en œuvre de la politique de la ville (adoptée depuis 2012) permettant d’assurer un développement équilibré, intégré et durable des aires urbaines, ainsi que la poursuite de la réduction du déficit en logements de 400 mille unités actuellement à 200 mille en 2021, la diversification de l’offre, la promotion du logement durable et l’amélioration de la qualité urbaine et architecturale.
Il est à souligner, que l’ensemble des questions soulevées et les chantiers proposés sont aujourd’hui pleinement engagés.
De même, a-t-il indiqué, le ministère a engagé un dialogue sur les politiques de développement territorial, mené dans le cadre du programme pays conclu entre le Maroc et l’OCDE visant à asseoir les principes d’une gouvernance métropolitaine, à rationaliser l’investissement et à améliorer l’efficience économique.
En outre, le ministre a souligné que l’urbanisation des territoires a atteint un niveau très élevé et que la croissance démographique mondiale couplée à l’urbanisation galopante provoque des changements profonds au niveau de ces territoires, notant que cette vague d’urbanisation du 21ème siècle, loin d’être perçue comme un handicap, peut constituer un atout majeur pour les habitants des villes des pays de la Méditerranée car la production de richesses sera désormais portée par l’urbanisation.
Et de souligner que la seconde Déclaration des pays de l’Union pour la Méditerranée, confrontés à des défis structurels communs de développement urbain, vise aujourd’hui à mettre en œuvre ensemble les orientations et lignes directrices de la politique urbaine arrêtées dans le cadre du nouvel agenda urbain, à renforcer la coopération régionale sur les questions urbaines et la dimension urbaine dans les politiques publiques et à valoriser les savoirs existants et les capacités et échanger les meilleures pratiques.
Elle vise aussi à promouvoir l’adhésion des pays de l’UpM au programme URBACT, à s’appuyer sur les meilleures pratiques de l’initiative de financement de projets urbain UPFI, à mettre en place des groupes de travail thématiques pour favoriser les solutions innovantes et durables, à développer des outils et sources de financement de l’urbanisation, à améliorer la gouvernance urbaine et mettre en place des structures consultatives communes.
Dans ce cadre, M. Benabdellah a invité les pays de l’UpM à adhérer à l’alliance pour le bâtiment et la construction, qui s’inscrit dans la lancée des COP21 et COP22 et constitue un cadre de coordination et d’action pour certain pays et acteurs à travers le monde dans le but d’introduire les objectifs de durabilité et d’efficience énergétique dans l’acte de construire, dans la lancée de la France, de la Tunisie et du Maroc qui en sont déjà membres.
Il a également lancé un appel à l’adhésion au cadre international de coordination des outils de planification urbaine, qui compte déjà également la France et le Maroc et d’autres pays à travers le monde.
Le ministre a enfin proposé la tenue d’une rencontre biannuelle des pays de l’UpM sur le développement urbain, faisant état de la disposition du Maroc à en accueillir la première édition.
M. Benabdallah participe aux travaux de cette conférence de deux jours sur le ‘’Développement urbain durable’’, aux côtés des ministres en charge de l’urbanisme, des affaires municipales et du développement urbain, ainsi que de personnalités de haut niveau des 43 Etats membres de l’UpM.
La conférence, qui se tient sous la présidence du Commissaire européenne à la politique régionale, Corina Cretu, et du ministre des Affaires municipales de la Jordanie, Walid al-Masri, a pour objectif l’échange des points de vue et la présentation des expériences et des bonnes pratiques en vue d’améliorer le niveau de vie des peuples du pourtour méditerranéen.
La conférence sera sanctionnée par une Déclaration ministérielle sur le lancement du nouveau programme urbain de l’Union pour la Méditerranée, élaboré par les représentants des gouvernements et des experts lors des réunions préparatoires organisées à Barcelone et à Bruxelles.
Il s’agit aujourd’hui, a relevé M. Benabdellah, d’opérer un changement de logique des politiques publiques, d’une logique de rattrapage à une logique de développement durable et d’efficacité économique, de renforcer l’attractivité des villes et mieux bénéficier du rôle positif des villes et de favoriser de nouveaux modes de développement urbain durable des villes.
Il s’agit également d’encourager la transformation numérique des territoires comme vecteur de développement des économies locales et de l’attractivité des territoires et faire de la data urbaine un enjeu stratégique et une source de nouvelles opportunités économiques, d’accompagner le développement métropolitain et asseoir ses outils de gouvernance et de renforcer la résilience urbaine et atténuer la vulnérabilité urbaine des villes face aux impacts du changement climatique et des risques naturels, a-t-il dit.
(MAP)