C’est plus qu’une nuit : c’est une fête en l’honneur de la création marocaine sur toutes ses formes et facettes. Il s’agit en effet de «La Nuit des galeries» qui a eu lieu vendredi 11 novembre dans les espaces culturels et galeries de plusieurs villes marocaines. Un événement artistique marquant, voire festif qui a réuni les artistes peintres et les admirateurs de la peinture autour de l’art et de la culture.
Par ailleurs, cette manifestation lancée par le Ministère de la Culture est à la fois un vibrant hommage aux palettes ayant marqué le paysage plastique national, mais aussi une fenêtre pour déguster et découvrir les dernières œuvres des artistes de différents horizons et touches artistiques.
A Rabat, la fête artistique a battu son plein. Les galeries ont offert au public une randonnée artistique colorée et savoureuse dans les ruelles par des formes, des matières, des couleurs et des écoles artistiques confondues. Il est 19 heures. La veillée artistique nocturne a été entamée sur les chapeaux de roue au Musée de Bank Al Maghrib. Les admirateurs et les curieux de l’art de tous les âges ont afflué en bon nombre pour apprécier les toiles de l’artiste peintre Meki Megara. Un peintre pionner, né en 1933 à Tétouan. Il fait en fait partie des l’un des artistes ayant mis le pied à l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan. Quelques années plus tard, il fit le déplacement à l’Espagne, notamment dans à Séville, pour poursuivre ses études et ses recherches à l’Ecole des Beaux-arts Santa Isabel de Hungria. Son parcours académique ne s’arrête pas là. C’est à la capitale Madrid où il décrochera son diplôme de l’Ecole supérieure des Beaux-arts San Fernando. Dans son travail, un certain lyrisme traverse ses œuvres. Ses tableaux submergent dans la quête d’identité, du sens et de la signification. L’artiste, décédé en 2009 à Tétouan, a cédé une œuvre singulière qui mise sur ce rapport poétique, esthétique et communicationnel entre son œuvre et le récepteur, le spectateur en l’occurrence. Un dialogue artistique ouvert à plusieurs lectures et interprétations. En d’autres mots, la toile trouve son sens dans le va et vient avec celui qui l’a regardée. «Ce qui m’importe, c’est de dialoguer avec le spectateur ; ou plutôt de mettre en dialogue la toile et celui qui la contemple. S’il ne se produit rien, c’est que la toile est un objet sans vie, fossilisé», avait expliqué Mekki Megara.
Sur les cimaises du musée, les visiteurs ont eu droit à croiser les œuvres des figures emblématiques de l’art marocain dont Mohamed Kacimi, Farid Belkahya, Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Fouad Bellamine et bien d’autres. Des œuvres qui font partie de l’exposition permanente du Musée.
«C’est pour la première fois que je découvre les œuvres de l’artiste Mekki Megara. La «Nuit des galeries» m’a permis d’admirer plusieurs travaux, notamment à la galerie Bab Rouah et au Musée de Bank Al Maghrib où j’ai découvert une collection importante d’artistes marocains», nous a confié Hamza, jeune amateur de l’Art et de la Photographie.
Au Musée d’art contemporain, à Bab Rouah, à la galerie Marsam, la galerie de la Fondation CDG et les cimaises des galeries marocaines ont vibré aux rythmes de la peinture et de la couleur.
«Pour la Nuit des galeries, il y a eu une exposition où j’ai exposé quelques œuvres de la série abstraite «incandescence», dédiée spécialement pour à nuit. Il y a eu beaucoup de visites entre 20h et 22h30. Les personnes qui ont tenu à ne pas manquer ce circuit nocturne sont surtout les jeunes étudiants des beaux-arts et des étrangers, ainsi que quelques artistes», nous a confié Ilham Laraki Omari, artiste peintre et propriétaire de la galerie Mine d’Art à Casablanca.
Mohamed Nait Youssef