«Osmoses», nouvelle exposition de Hiba Baddou

A la galerie Bab El Kébir – Kasbah des Oudayas à Rabat

L’Institut français de Rabat et le Ministère marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication, présentent l’exposition Osmoses de Hiba Baddou. L’exposition sera présentée au public du 22 octobre au 04 novembre 2021 à la galerie Bab El Kébir – Kasbah des Oudayas à Rabat. Hiba Baddou, née le 1er Mars 1997 à Rabat, est une artiste pluridisciplinaire marocaine. Après l’obtention de son diplôme d’autrice-réalisatrice à l’école internationale de cinéma de Paris (EICAR) en 2018, Hiba poursuit ses études dans la prestigieuse école de Direction Artistique Penninghen à Paris, anciennement Académie Julian, où elle développe techniquement son univers pictural. Point de rencontre entre l’Orient et l’Occident, l’univers de Hiba Baddou est ponctué de poésie, de rythmes, de lumière et de mouvements. Osmoses Influences réciproques, imbrication de choses abstraites. L’osmose représente l’échange des sentiments parallèles, la communication inconsciente…Osmoses est une réflexion sur la société, la foule, les individus et leurs habitudes. C’est aussi une représentation du détail, dans la masse, des villes et des rites. J’ai toujours ressenti le besoin de baigner dans la foule, en osmose avec le monde qui m’entoure. À travers cette exposition, je souhaite plonger le spectateur dans un monde qui va vite, où beaucoup de choses se passent ; une vie opposée à l’autarcie, une vie jamais seule, jamais sans les autres. Une vie à travers les autres.

«Osmoses est une ode à la vie, à l’organique, à la couleur, la lumière et l’accumulation. Une réponse à l’accident… Les instantanés de Hiba Baddou Dessinatrice, réalisatrice et photographe, Hiba Baddou couvre de ses yeux les milieux qu’elle traverse. Osmoses en est le témoignage. Son univers dense et coloré, restitue sa fascination pour les interactions sociales et spatiales ainsi que sa mouvante présence au monde. »,  écrit Salima S. El Mandjra, architecte et  écrivaine dans le texte du catalogue.

Et d’ajouter : «l’évidence allégorique de la voiture rouge revêtue de personnages se laissant emporter par les pérégrinations de sa conductrice, n’atténue en rien l’inscription des toiles dans la même dynamique. Passagère du quotidien, l’artiste est la première à s’y appliquer. Peindre en investissant la totalité de la surface, l’oblige au fil de ses successifs coups de pinceau, à sillonner le futur espace de ses créatures… Plus tard, c’est au tour du spectateur de reculer ou avancer pour trouver la distance nécessaire à l’observation de l’oeuvre. »

 Dans la foulée et s’il n’a pas été happé par la représentation, son regard sera amené à réassembler les détails qui auront morcelé, lors de son exploration, la composition générale. Ce basculement oculaire alternant perception découpée et plénière, se réenclenchera de la même façon, face aux diptyques, triptyques et sixtyques, a-t-elle ajouté.  « Quête de la juste position… Démultiplication des vues… Représentations fractionnées… N’y aurait-il pas là quelques incitations à ébranler l’apparente Osmose de cette effervescence urbaine ? À y voir de plus près, l’atmosphère qui se dégage de ces rassemblements urbains, contribue à ne pas en rejeter l’éventualité. La tonalité particulière des nuances et ce malgré le choix de couleurs vives, n’émousserait-elle pas l’intensité de l’apparente énergie qui irrigue les toiles ? En se tronquant mutuellement, l’enchevêtrement des éléments n’interpellerait-il pas sur la considération aujourd’hui accordée aux êtres et à leur intégrité corporelle ? Les yeux souvent clos, les figures aux visages désenchantés, la démesure des mains et les bras souvent tendus vers l’ailleurs, n’illustreraient-ils pas les failles d’une communauté, davantage cimentée par une vacuité des échanges qu’un réel partage ? L’élévation de la fumée dans le ciel n’alerterait-elle pas sur la précarité d’une débordante existence dénuée de tout état d’âme sur sa pérennité ? Indissociables, la légèreté et la mélancolie imprégnant le travail de cette jeune artiste, inviteraient ainsi par un jeu de contraste, à s’interroger sur le sens au 21ème siècle de l’être ensemble… », peut on lire dans le texte. Selon  Salima S. El Mandjra, Osmoses apparaîtrait alors comme un appel à se toucher, au sens propre en ces temps de contamination, et figuré pour s’atteindre sans se consumer et compromettre davantage l’avenir de l’humanité. La galerie abritant l’événement, s’accorderait alors à l’esprit de ses créations, car Bab El Kébir surplombe d’un côté le Souk Leghzel d’antan qui fut un lieu de rencontres et d’échanges et de l’autre le cimetière Laalou… L’éphémère y expire ses inspirations sur l’éternité… Pour l’heure, Hiba Baddou fige le tourbillon de la vie dans ses instantanés…

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