Pluralisme politique: satisfecit du gendarme de l’audiovisuel

Les médias audiovisuels ont fait preuve de responsabilité durant la campagne électorale du 7 octobre 2016. C’est ce que laisse entendre un rapport de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) rendu public le 15 février 2017.

Ainsi, le gendarme de l’audiovisuel indique qu’aucun parti n’a fait une objection contre la prestation des acteurs concernés lors de l’animation télévisuelle du pôle public lors des élections du 7 octobre.

Intitulé « la garantie du pluralisme politique dans les médias audiovisuels pendant les élections générales législatives du 7 octobre 2016 », le rapport émanant de la HACA et ce, conformément aux dispositions constitutionnelles et à la décision du Conseil supérieur de la communication audiovisuel (CSCA) dresse un tableau complet comprenant des indicateurs qualitatifs et quantitatifs quant aux prestations d’animation des débats par les médias publics et privés.

A en croire le document de la HACA, les médias audiovisuels n’ont pas lésiné sur les moyens pour garantir le principe d’équité entre les trois groupes de partis, notamment en matière de répartition du volume horaire comme le stipule la décision n°16-33  du CSCA datée du 21 juillet 2016.  Selon les statistiques relatives au temps d’antenne global, 59% du volume horaire ont été attribués aux partis politiques disposant d’un groupe au sein de l’enceinte parlementaire, soit une augmentation de 9% par rapport à la part fixée pour cette catégorie.

Cependant, les formations politiques ne disposant pas d’un groupe parlementaire ont bénéficié seulement de 18%, enregistrant ainsi une baisse de 12% par rapport au ratio exigé par la HACA. Concernant les partis politiques qui ne sont nullement représentés au sein de l’hémicycle, ils ont vu leur participation s’accroitre de 3% en comparaison avec la norme dictée par l’instance régulatrice du secteur.

Abondant dans le même ordre d’idées, le rapport souligne que concernant l’animation du débat électoral, les médias ont diffusé 2273 journaux d’information et éditions, dont 1.010 pour les médias publics et 1.263 pour les médias privés.

Notons dans ce sens que la HACA a enregistré une certaine régression quant à la représentation des femmes dans les débats, soit 22,60% par rapport au pourcentage contenu dans la décision  n°16-33, prévoyant  au moins le tiers comme seuil. Qui plus est,  18% du volume horaire ont été consacrés aux problématiques portant sur les droits des femmes et leur contribution à la gestion de la chose publique. S’agissant des passages des représentants des partis politiques, le régulateur de l’audiovisuel précise  que  «la participation des femmes dans ces passages a atteint le nombre de162 intervenantes (sur 605), soit 27%, marquant un volume horaire de près de 10 heures, équivalent à 24%».

Un tel constat s’explique selon la HACA par «l’absence de deux partis dans les programmes de la campagne officielle du fait de leur retrait des élections législatives, ou de la non utilisation par certains partis de leurs quotas ou encore la réduction du volume horaire consacré à certains passages».

De même, le document de la HACA fait savoir que 23, 36%  de l’ensemble des débats et journaux d’information ont été dédiés particulièrement à la question de la participation des jeunes aux élections et 3% aux jeunes à besoins spécifiques. Autre point non moins important, celui de la participation des experts et enseignants chercheurs au débat qui s’élève à 22,83%.

Au final,  le gendarme de l’audiovisuel souligne qu’il a procédé au suivi direct et sans désemparer de l’ensemble des médias durant toute la journée du scrutin, sans enregistrer aucune violation des dispositions contenues dans la décision  n° 16-33 du CSCA.

K.D

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