Rachid Lebchir, seul contre tous…

Le commissaire «donquichottesque» d’Al Bayane prend sa retraite

Il rêvait d’être médecin, mais il est venu au monde du journalisme, par le plus grand des hasards.  Connu par son caractère allègre, mais aussi par son caractère fougueux, ses jugements critiques et ses analyses acerbes, Rachid Lebchir, vétéran de la rédaction Al Bayane,  souligne que le vrai rôle d’un journaliste quel qu’il soit  consiste à décortiquer et puis reconstituer les événements, tout en tenant à  respecter minutieusement les règles qui fondent le professionnalisme.

Né à Casablanca, l’enfant de Derb Carlotti nous confie qu’il avait vécu une enfance tumultueuse. Son tempérament rebel,  lui a valu parfois des raclées mémorables de son papa qui fut connu par sa sévérité et son comportement autoritaire.  « Je me révoltais souvent contre tout ce qui ne me plaît pas. Je dirais que les idées de gauche hantaient mon esprit depuis ma petite enfance. », note-t-il avec un grand sourire.

Notre nouveau retraité sera grandement influencé par la pensée marxiste lorsqu’il assistait aux « Semaines culturelles » organisées à l’époque à la faculté de médecine de Casablanca. En fait, c’est là qu’il va tomber sous le charme des discours prononcés par les militants du mouvement marxiste-léniniste, tels  Redouane Afandi,  Saida Lamnabhi,  Redouane Afandi,   Said El Maghribi, entre autres.

Son professeur de mathématiques, un certain Serrar, qui fut militant dans les rangs du PPS, a découvert en lui une profonde inclination pour l’action militante et lui proposera de rejoindre le parti du Livre.

En 1977, alors qu’il avait encore 16 ans, Rachid va intégrer la Jeunesse marocaine pour le progrès et le socialisme (JMPS). Deux ans après, il prendra part, en tant que congressiste,  au 2e congrès national du PPS.

Pour la petite histoire, l’enfant de Derb Carlotti va décrocher le baccalauréat en sciences expérimentales au lycée Al Khawarizmi.  Mais à cause de ses activités politiques, les autorités compétentes ont tardé à lui remettre le passeport à temps, même s’il avait obtenu une bourse d’étude de médecine en Russie. Ce qui a d’ailleurs mis fin  à ses ambitions pour poursuivre ses études à l’étranger,  déclare-t-il avec amertume.

Outre ses activités politiques, Rachid ou le « petit commissaire », comme aimaient  l’appeler ses copains d’enfance et ce à cause de son caractère intransigeant, avait un penchant pour le journalisme et les lettres. Le Parti va lui offrir l’occasion d’effectuer un stage au journal Al Bayane en 1986. Ses écrits portaient particulièrement sur les préoccupations de la jeunesse marocaine. « Le journal Al Bayane, qui est ma deuxième famille,  m’a permis de côtoyer de grands militants voués à leurs pays et ayant le sens du dévouement, tels feus Ali Yata, et son fils Nadir, Abdellah El Ayachi, et Abdeslam Bourkia… », raconte-t-il.

Au sein de la rédaction Al Bayane, Rachid fut réputé pour ses positions contestataires. En fait, il s’agit d’une personne qui n’a pas froid aux yeux et n’hésite point à exprimer ses idées avec opiniâtreté s’il le faut.  Ce qui lui a valu le surnom de « petit Saddam », à l’époque où feu Ali Yata dirigeait le journal.

Le raja « meilleur équipe du monde »

Journaliste sportif,  Rachid a un faible pour les Verts de Casablanca. « Pour moi, le Raja est l’une des meilleures équipes du monde. Cela étant,  l’amour de l’équipe coule dans mes veines », note-il. « le Raja a été, avant la lettre,  le créateur du style de jeu footballistique, le tiki-taka, même avant le FC Barcelone », dit-il non sans humour.

Selon lui, des joueurs, comme feu Abdelmajid Dolmy, feu Mustapha Choukri, alias Pitchou, ou encore  Abderrahim Hamraoui, pour ne citer qu’eux, vont rester à jamais gravés dans les annales de l’histoire du ballon rond à l’échelle nationale.

Comme quoi , les dirigeants du football marocain, doivent aujourd’hui s’ingénier pour la mise en place d’une politique publique sportive valorisant les joueurs locaux, comme c’est le cas de la coupe du monde 1986. D’où la nécessite de promouvoir des plans de  formations en bonnes et dues forme,  destinés aux clubs marocains, indique-t-il. 

En dépit qu’il atteint l’âge légal de départ à la retraite, Rachid Lebchir estime que la profession de journaliste n’est pas limitée dans le temps. Loin s’en faut, il s’agit d’une mission noble devant être remplie jusqu’au dernier souffle », conclut-il.

Notre confrère Rachid Lebchir en compagnie de ses homologues de la presse nationale qui ont été fêtés par l’Association des œuvres sociales des journalistes de la presse écrite à l’occasion de leur retraite administrative.

Ici, notre camarade Rachid Lebchir du temps où il était un des fervents responsables de la Jeunesse marocaine du progrès et du socialisme et de l’Organisation des pionniers-enfants du Maroc en compagnie de Charafat Afailal qui a grandi dans toutes les catégories du PPS dont l’OPEM en colonie des vacances au début des années 1980. (Photos archives)

Khalid Darfaf

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