Le Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) se veut un regard croisé d’hommes et de femmes sur des questions relatives à la condition féminine, à partir d’une approche cinématographique qui privilégie la créativité et l’échange artistique.
A priori, dès sa gestation, il a été conçu comme festival consacré aux films de femmes. A posteriori, à son éclosion, il était d’ores et déjà un festival qui célèbre « le cinéma au féminin », qui présente des regards croisés de femmes et d’hommes, à travers leurs films et leurs performances artistiques, approchant les univers et les sensibilités féminines.
Organisé cette année du 25 au 30 septembre, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce festival de grande envergure dévoile que les questions du genre, telles qu’elles sont traitées, captées et montrées par ces films au féminin, sont indissociables de bien d’autres questions sociales, culturelles, économiques et humaines.
Selon les organisateurs, en célébrant sa 11è édition, ce festival « ne cherche pas à se reproduire, plutôt aller toujours de l’avant, en sauvegardant son identité en tant que festival exclusivement dédié à la féminité dans et par le cinéma ».
Cette manifestation, organisée par l’Association Bouregreg, se veut une plate-forme incontournable qui favorise l’échange culturel et artistique entre des cinéastes de renom provenant de différents pays. La compétition officielle fiction de cette 11-ème édition, connaîtra la participation de 12 films représentant l’Europe, l’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique et le Monde Arabe.
Seront en lice « Zin’naariyâ-L’Alliance d’Or » de Rahmatou Keïta (Niger), « Little Wing » de Selma Vilhunen (Finlande et Danemark), « Withered Green » de Ahmed Hammad, (Égypte), « Quite Staring At My Plate » de Hana Jušić (Croatie), « Le Clair-Obscur » de Khaoula Benomar (Maroc), « Ava » de Léa Mysius (France) et « Eté 93 » de Carla Simon (Espagne) .
Il s’agit également de « Oh lucy » de Atsuko Hirayanagi (USA et Japon), « Marlina la tueuse en 4 actes » de Mouly Surya (Indonésie, France, Malaisie, Thaïlande), « Son of Sofia » de Elina Psikou (Bulgarie, Grèce, France), « Western » de Valeska Grisebach (Allemagne) et « La fiancée du désert » de Cecilia Atán et Valeria Pivato (Argentine).
Le jury de la compétition officielle, présidé par la scénariste, réalisatrice et actrice française Dominique Cabrera, sera composé de la réalisatrice Sophie Goyette (Canada), la cinéaste Kamla Abuzekri (Égypte), l’écrivaine et critique de cinéma, Pilar Carrasco Aguilar (Espagne), la spécialiste du programme Cinéma à l’Organisation Internationale de la Francophonie, Souad Houssein (Djibouti), l’actrice marocaine Saadia Ladib et l’actrice suisse Marie-Eve Musy.
Concernant le jury de la compétition documentaires, il sera présidé par la réalisatrice sénégalaise, Fatoumata Bintou Kandé, et composé de la réalisatrice et scénariste maroco-française, Rahma Benhamou El Madani et de la journaliste marocaine, Fatima Ifriqui.
Les films qui prendront part dans le cadre de la compétition documentaires sont « Bask bir dag » de Noémie Aubry et Anouck Mangeat (France, Turquie), « Shakespeare à Casablanca » de Sonia Terrab (Maroc), « El Infinito vuelo de los dìas » de Catalina Mesa (Colombie), « Sœurs courage » de Latifa Doghri et Salem Trabelsi (Tunisie) et « Girls Don’t Fly » de Monika Grassl (Allemagne, Australie, Ghana).
Cette édition sera marquée par un hommage posthume à Abdellah Bayhiya, en reconnaissance envers une personne dont la disparition a affecté la communauté du cinéma.
D’autres hommages seront rendus à trois femmes pour leur parcours cinématographiques marquants, à savoir la comédienne égyptienne Rogena, l’actrice marocaine Fadila Benmoussa et la comédienne turque Defne Halman.
L’invité de cette 11-ème édition est le cinéma Turc, à travers la projection de 5 films, à savoir « Dust Cloth (Toz bezi) » de Ahu Öztürk, « Araf, quelque part entre deux » de Yeşim Ustaoğlu, « La révélation d’Ela (Hayatboyu) » de Asli Özge, « La Tour de guet (Gozetleme kulesi) » de Pelin Esmer et « La Boîte de Pandore (Pandora’nin kutusu) » de Yeşim Ustaoğlu.
Ce festival est également un espace de débat à travers l’organisation de forums traitant de plusieurs thématiques, dont « Discours du corps au cinéma: parole aux femmes », « La production: problèmes et aléas: approche comparative des expériences marocaines et turque » et « L’industrie cinématographique et audiovisuelle: de l’objetisation des femmes à la parité ».
Cette édition prévoit, aussi, des présentations d’ouvrages, notamment, « La femme africaine dans les travaux » de l’écrivaine américaine Betti Ellerson Poulenc et l’ensemble des ouvrages de l’écrivaine syrienne, Salwa Al Neimi.
Imane Brougi (MAP)