Retenir les cadres, une nécessité !

Saoudi El Amalki

Notre pays déploie des efforts titanesques pour le rehaussement de son territoire et le bien-être de sa population. Pour ce faire, il ne cesse de mettre en avant des plans de développement dans nombre de ses localités et investir sur des services à l’adresse de ses communautés. Une dynamique constante qui met la nation sur la lignée de l’émergence dont jouissent et se satisfont des contrées similaires de la planète. Nonobstant, serait-on enclin de claironner, pour autant, au niveau de ses jeunes qui, une fois détenteurs de diplôme, trouvent toutes les peines du monde à se procurer un poste adapté à leur formation et fort satisfaisant en termes de rémunération ? Un dilemme, de plus en plus, dramatique dans un pays en quête de ses cadres, dans divers domaines, pour entamer son propre élan de relance. Dans bien des cas, les lauréats des grandes écoles, sont recrutés aux services dans lesquels ils se sentent amèrement inutiles et se voient misérablement sous-payés. Les longues et non moins les laborieuses années d’instruction technique, consacrées après leur baccalauréat, ne servent plus à rien et se perdent dans les rouages administratifs. L’hémorragie de l’exode de la matière grise ne se fait pas attendre au grand galop, face à l’impuissance des décideurs de remédier à ce fléau sociétal qui assène des coups fatals à l’équilibre de la Nation. Comment ne pas s’inquiéter quand des contingents de cadres, cruellement abattus par la frustration et l’indignation, quittent le bercail pour aller prendre de l’air ailleurs ? Que peut bien retenir un diplômé, bourré de rêves et d’ambitions qui, après de longues et âpres années de trime, on le paie à un solde de misère, les fourmis aux mains et le cafard au cœur ? Le Maroc fait atrocement fuir ses enfants, continue à  distribuer les faveurs juteux aux rentiers de l’oligarchie et à complaire impunément aux lobbys de la fortune illicite. Une politique macabre qui, en dépit des avancées notoires qu’il entreprend en matière de gros chantiers, hypothèque son avenir, en sacrifiant ses jeunes dont la « resquille », somme toute légitime, prolifère à grands pas. Le facteur  humain, en particulier celui qui s’investit dans le savoir et la technologie renouvelée, demeure l’élément clé de toute expansion, beaucoup plus primordial que le béton ! On ne pourrait jamais avancer sans cet équilibre impératif, comme disait un jour, le théoricien de la relativité, Albert Einstein « La vie, c’est comme un vélo, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ! ».

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