Sahara: Le dur réveil des gouvernants d’Alger

Par Jamal Chibli (MAP)

L’épisode d’El Guerguarat résonne encore comme un brusque retour à la réalité pour le régime algérien, qui s’est réveillé sur un franc soutien arabe et africain à l’intervention des Forces Armées Royales pour déloger les miliciens séparatistes qui bloquaient ce passage-frontière névralgique entre le Maroc, la Mauritanie et le reste du continent.

Le régime algérien a pris la mesure de son isolement dans son environnement régional, en étant l’unique partie à se dresser contre la décision ferme du Royaume de rétablir la légalité et de mettre un terme définitif aux gesticulations clownesques de pauvres miliciens abandonnés à leur sort par un commandement désormais habitué au luxe des palaces et complètement coupé des véritables préoccupations de la base qu’il prétend représenter.

Autant le raid terrestre des forces marocaines fut d’une précision chirurgicale, autant la surprise du régime algérien fut grande de se retrouver dans une terrible solitude et d’assister à l’effondrement brutal d’une version insidieuse des faits, savamment construite au fils des ans, à coups de pétrodollars et à force de propagande pour dénigrer le Maroc et contester sa souveraineté sur les provinces du sud.

En effet, la désillusion algérienne s’est concrètement manifestée dans les virulentes attaques médiatiques contre les pays du Golfe et la Jordanie, qui ont promptement exprimé leur soutien sans faille à l’intervention des Forces Armées Royales, qui visait, en premier lieu, à assurer la fluidité de la circulation des personnes et des biens avec le reste de l’Afrique.

«Par leurs réactions, les monarchies du Golfe affichent ostentatoirement leur parti pris dans ce conflit, s’éloignant du langage diplomatique qui sied à cette situation», écrit le quotidien algérien de référence «El Watan», sous le titre «La position inamicale des monarchies du Golfe».

Tentant de réduire les relations entre les États aux seuls intérêts économiques, allusion aux investissements de certains pays du Golfe en Algérie, le journal reconnaît, néanmoins, que leurs liens avec le Maroc «sont beaucoup plus importants pour se soucier de l’état de leurs relations avec l’Algérie».

Au lieu de se lancer dans une cabale farfelue contre des pays qui savent séparer le bon grain de l’ivraie, les éditorialistes algériens feraient mieux de chercher à mieux comprendre qui veut réellement déstabiliser toute la région et porter préjudice à son intégrité.

Depuis des décennies, les gouvernements successifs à Alger œuvrent inlassablement pour incruster coûte que coûte une entité parasitaire au corps du Maghreb, en faisant fi du cours normal de l’Histoire, de la voix de la logique, des vertus du bon voisinage et même des intérêts supérieurs de leurs propres citoyens.

En Afrique, l’action du Maroc pour sécuriser le passage-frontière d’El Guerguarat rencontre le même élan de solidarité, ce qui doit être ressenti comme un coup de claque cinglant pour le régime algérien.

Frappés de myopie historique, les gouvernants du palais d’El Mouradia se sont longtemps convaincus qu’ils sont «la première puissance» du continent, qui n’est à leurs yeux qu’une sorte d’arrière-cour dont ils sont les maîtres absolus et qu’ils peuvent faire marcher au doigt et à l’œil.

Mais, ce n’est qu’un mirage qu’ils ont longtemps fait miroiter pour flatter leur égo démesuré. Car les rapports interétatiques ne marchent pas selon le dogme algérien. Le respect réciproque, le partage et la solidarité sont les vecteurs authentiques d’une relation saine entre Nations.

Et ce sont justement les fondamentaux de la politique africaine du Maroc, qui lui ont permis de mettre les jalons d’une relation de confiance et d’une coopération mutuellement bénéfique avec les autres pays du continent. Les envolées lyriques et les promesses oiseuses datent d’une époque bien révolue.

En procédant à l’ouverture de représentations consulaires dans les deux chefs-lieux du Sahara, en l’occurrence Laâyoune et Dakhla, un bon nombre de pays africains ont balayé un pilier de la mystification algérienne consistant à dire que nul ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur les provinces du sud.

Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux ont enfoncé le dernier clou dans le cercueil de la propagande algérienne en exprimant sans détour leur soutien à l’opération des Forces Armées Royales à El Guerguarat, alors que les séparatistes peinent à décrocher la moindre position favorable à leurs agissements et à leurs allégations.

La nouvelle donne et les transformations géopolitiques dans le monde arabe et en Afrique doivent, normalement, amener le régime algérien à repenser son hostilité chronique envers l’intégrité territoriale du Maroc et à accepter la main tendue pour aller de l’avant et repartir sur des bases plus saines.

Mais, sauf miracle, il ne faut pas s’attendre à un changement substantiel chez des pontes ayant bâti leur aura et leur réputation sur la haine du voisin. Encore du temps perdu et des énergies vainement gaspillées!

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