Une gangrène à proscrire

Au lendemain de l’indépendance, à partir de la fin des années 50, notre pays s’attelait à mettre en place les premiers embryons de sa vie institutionnelle, en tant que Nation bâtie sur le pluralisme et la démocratie. A l’aune de ce choix fondamental, la scène électorale entre en lice dès l’échéancier de l’an 1963 et se suspend un peu plus tard, en raison de la conjoncture d’état de siège et de dissolution, mais reprend juste après la marche verte.

En dépit de l’évolution notoire de textes relatifs aux modalités du code électoral, à l’instar de la progressivité de loi suprême, la volonté de mener toutes les sessions qui s’en suivirent dans la transparence, n’a jamais été au beau fixe.

Au départ, les «concepteurs» de la carte politique intervenaient directement dans la  constitution des deux instances législative et exécutive pour placer les partis préfabriqués récents et rejeter ceux du camp traditionnel national dont la légitimité historique est sans ambages.

Au fil du temps, cette intervention directe disparaissait au regard des dérisions qu’elle engendre sur la scène internationale, face aux observateurs et reporters étrangers qui viennent suivre le déroulement électoral. Toutefois, elle est substituée par un artifice si désastreux qu’il fausse encore davantage le processus votatif et de ce fait, constitue des professionnels véreux des élections.

L’action électorale est alors infestée de notabilité qui inonde l’opération votative de l’argent «sale» sans que l’Etat ne s’y oppose fermement, en activant les mesures coercitives promises au préalable. Ces insanités qui accompagnent le processus électoral profitent par définition à la cohorte immorale de richissimes, puisque l’Etat «laisse faire», sans nulle rédhibition.

Le cas des élections du 8 septembre dernier eut dépassé toutes les imaginations possibles en matière de profusions massives de liasses de billets crasseux, au point de transformer cet échéancier multiple en véritable marché de vente aux enchères publiques. Jamais cette prolifération immonde n’eut été aussi criante que pendant la dernière manche de 2021.

Ce fut un coup fatal à ladémocratie mise à sac par les fossoyeurs impunis et une déculottée criarde aux institutions auxquelles le peuple ne croit plus. La désaffection accrue ne fait que s’aggraver à des proportions gravissimes car les populations s’en prennent à la horde  des élus, toutes tendances confondues, ce à quoi elles tiennent pour boycotter les urnes et partant, maudire la vie politique nationale dans son entièreté.

En fait, c’est le chantier le plus crucial sur lequel devrait se pencher l’élite politique marocaine en vue d’espérer se réconcilier avec les électeurs et parfaire le phénomène électoral. Il faut avoir honte de jubiler pour une présumée victoire pour une récente élection des partielles à l’Océan de Rabat, sachant que le taux de participation ne dépasse guère 8%, alors que dans l’autre commune rurale dont les votants n’a pas non plus, dépassé 13 sur environ 250 inscrits. A coup sûr, avec ces déficits, on est en passe de fragiliser lourdement l’épreuve électorale et hypothéquer littéralement l’avenir du pays…

Assainir et moraliser le champ électoral voire partisane est une condition sine qua none à assurer sa cohésion avec les prouesses tant à l’échelon économique que diplomatique que la nation réalise résolument…

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